NEW YORK – PEKIN (ETATS-UNIS – CHINE) [24.08.16] – Un rapport publié par artnet et l’association chinoise des opérateurs de ventes aux enchères (CAA) pointe deux tendances contraires : alors que la demande pour l’art chinois n’a jamais été aussi importante en Occident, elle atteint son niveau le plus bas en Chine même, depuis 2012.
D’après le rapport 2015 sur le marché international des ventes aux enchères d’art chinois, publié le 23 août 2016 et réalisé par artnet et l’association chinoise des opérateurs de ventes aux enchères (CAA), les ventes aux enchères d’art chinois dans le monde ont rapporté 7,1 milliards de dollars en 2015, contre 7,9 milliards en 2014. Ce résultat – le plus mauvais de ces trois dernières années – en baisse de 10,13 % est à rapprocher de la baisse des ventes aux enchères mondiales de 9 % pour l’année 2015 annoncée par le rapport TEFAF.
Avec 7,1 milliards de dollars, le marché international des ventes aux enchères d’art chinois pèse tout de même pour 23,7 % du marché des ventes aux enchères internationales, toutes spécialités confondues. Selon le rapport TEFAF (qui prend également en compte les ventes privées), les ventes aux enchères publiques mondiales représentaient en effet 47 % du marché de l’art mondial, soit 29,9 milliards de dollars sur 63,8 milliards de dollars.
Le rapport artnet / CAA pointe par ailleurs un paradoxe entre la situation en Chine et hors de Chine: alors que le marché des ventes aux enchères d’art chinois s’est rétracté en Chine, il s’est développé hors de Chine. Les ventes d’art chinois en Chine ont totalisé 4,4 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 19 % par rapport à 2014 (et la pire baisse depuis 2012). En revanche, ailleurs, cette même catégorie a connu une hausse de 14 % et a généré 2,6 milliards de dollars en 2015, les collectionneurs d’Amérique du Nord étant les plus demandeurs. De même, le nombre d’opérateurs de ventes aux enchères vendant de l’art chinois (Poly International suivi de China Guardian en tête) a baissé pour la première fois en Chine (à 274) alors qu’il a poursuivi sa croissance à l’étranger (à 332).
Même si la peinture chinoise (classique, moderne et contemporaine) ainsi que la calligraphie dominent toujours le marché de l’art chinois aux enchères, autant en Chine continentale que dans le monde, les ventes d’œuvres dans ces deux catégories ont chuté en 2015. En Chine continentale, elles sont tombées à leur plus bas niveau depuis six ans et ne représentent plus que 63 % du marché (en valeur) et 44 % (en volume). Ailleurs, elles représentent 56 % du marché (en valeur) et 72 % (en volume). En revanche, la part de marché de la catégorie des antiquités et objets d’art chinois a pris de l’importance.
La structure des prix pour l’art chinois observée en Chine est un autre enseignement intéressant du rapport : le marché haut de gamme (lots supérieurs à 7,5 millions de dollars) a bondi de 200 % en volume en 2015 alors que le marché moyen de gamme (lots entre 75 000 dollars et 150 000 dollars) s’est rétracté (- 45 %). Mais les lots vendus en dessous de 75 000 dollars restent majoritaires, représentant 96,6 % du marché (le pourcentage le plus haut depuis 5 ans).
Enfin, le rapport souligne une légère amélioration relative aux défauts de paiement, qui gangrène le marché de l’art en Chine de manière générale : au 16 mai 2015, 58 % des lots vendus (en valeur) en 2015 avaient été payés entièrement. Mais le taux des impayés reste haut (41 % contre 45 % en 2014).
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L’art chinois a moins la cote ... en Chine
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