PARIS
Tiendra ? Tiendra pas ? La crise sanitaire bouscule depuis le départ de la pandémie le calendrier des foires, qui doivent s’adapter aux contraintes, reporter leur édition voire, le plus souvent, l’annuler. Pendant plusieurs semaines, la Fiac a ménagé le suspens avant de, finalement, jeter l’éponge mi-septembre.
Tout au long de l’été, la Fiac aura consulté ses exposants, comme ses habitués, pour leur demander de confirmer leur présence du 21 au 25 octobre. Sans pour autant garantir la tenue de son édition 2020. Ces sondages avaient-ils pour fonction de masquer l’absence de stratégie de son organisateur, Reed Expositions ? Il fut, un moment, question d’une foire hors les murs, sur le modèle de Parcours des Mondes, les marchands parisiens accueillant à domicile des propositions de confrères de province et étrangers. L’hypothèse a fait long feu. Le suspense, lui, aura duré jusqu’au bout, dans un contexte où chaque nouvelle annulation venait accréditer celle de la foire parisienne, qui semblait pour sa part s’être fixée comme test, l’ouverture, le 9 septembre, d’Art Paris au Grand Palais.
On le sait, Art Basel a, elle, annulé toutes ses éditions 2020, d’abord celle de Hong Kong, puis celle de Bâle (l’édition suisse étant dans un premier temps décalée à septembre), avant celle de Miami – qui aurait dû avoir lieu du 3 au 6 décembre. Simultanément, la foire d’art moderne et contemporain initiait, pandémie oblige, le modèle des premières éditions entièrement et uniquement en ligne, et avec elle des viewing rooms, devenues un format numérique incontournable de l’année 2020. Frieze, après avoir renoncé à son édition new-yorkaise en mai, annulait mi-juillet ses deux éditions londoniennes de Regent’s Park, Frieze London et Frieze Masters, censées ouvrir leurs portes du 8 au 11 octobre, remplacées par une simple plateforme sur Internet.
En France, alors qu’un décret officiel autorisait la tenue des foires et salons à compter du 1er septembre – dans le respect des règles sanitaires d’accueil du public – Art Paris créait la surprise en annonçant sa présence au Grand Palais du 9 au 13 septembre, s’offrant un rétablissement inattendu après que son image eut souffert de la polémique liée aux conditions de remboursement proposées aux exposants privés de l’édition de début avril.
La Fiac, pour sa part, garantissait, dans le cas où la foire n’aurait pas lieu, un remboursement à 100 % des frais de participation des galeries. Ce qui a encouragé la plupart des enseignes parisiennes à confirmer leur venue, malgré le refus de Reed de négocier la location des stands à la baisse. L’organisateur a ainsi fait preuve d’une fermeté inébranlable dans ses discussions avec le Comité professionnal des galeries d’art, tout comme il semble avoir été peu réceptif aux arguments de l’équipe menée par Jennifer Flay, la directrice artistique de la foire, inquiète que le maintien de cette édition 2020 ne se solde par un échec, avant que le communiqué ne tombe le 14 septembre : « La Fiac annonce l’annulation de son édition 2020. »
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La Fiac n’aura pas lieu
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°737 du 1 octobre 2020, avec le titre suivant : La Fiac n’aura pas lieu