Divorce

La der d’Ader

L’Étude Ader-Tajan devient l’Étude Jacques Tajan

Par Nicolas Powell · Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 445 mots

Dix mois après le départ de Me Rémi Ader de la plus grande étude de commissaires-priseurs de France, Me Antoine Ader, son frère, se sépare à son tour de Me Jacques Tajan, qui désigne son fils, François, récemment qualifié comme commissaire-priseur, pour lui succéder.

PARIS - À l’origine du dernier divorce de la première étude de France, passée d’Ader-Picard-Tajan à Ader-Tajan en 1992, après le départ de Me Jean-Louis Picard, pour finir Étude Jacques Tajan, tout court, en novembre, un rocambolesque incident mondain, qualifié par Me Antoine Ader, 58 ans, le dernier partant, comme "la guerre des cartons". Le conflit a tourné autour de l’envoi d’une succession de trois bristols différents, invitant des clients de l’étude à un cocktail d’inauguration des nouveaux bureaux au 37, rue des Mathurins, le 23 novembre.

Mécontent de l’absence de son nom sur le premier carton, Me Antoine Ader a assigné Me Tajan, 54 ans, devant le tribunal de grande instance de Paris afin d’obtenir la liste des deux mille cinq cents destinataires. Avant même que ce dernier n’ait rendu son jugement, Me Ader a envoyé un second carton, où son nom figurait en bonne place, comme rectificatif du premier. Or le tribunal n’a pas donné raison à Me Ader, estimant que rien, en effet, ne liait les deux anciens partenaires depuis la dissolution de la Société civile professionnelle Ader-Tajan, prononcée le 26 janvier par le même tribunal, et constaté par un arrêté du Garde des Sceaux du 2 juin.

Confier l’étude à son fils
L’ordonnance de référé, rendue le 21 novembre, a également constaté que le Parquet n’avait pas encore formulé son avis sur un protocole d’accord signé par Mes Ader et Tajan en juin, en vue de créer une "société de participation". La troisième et la dernière invitation, qui rectifiait celle de Me Ader, a donc été celle de Me Tajan, seul.

La séparation des deux hommes, associés depuis 23 ans, a été annoncée quelques jours après le cocktail d’inauguration, Me Tajan accusant Me Ader d’apporter moins de 3% des affaires de l’étude – un chiffre que Me Ader, pour sa part, estime à 30%. Me Ader, cosignataire du bail de la rue des Mathurins, a déclaré vouloir obtenir des dommages et intérêts de Me Tajan, pour dédommager son départ de la rue des Mathurins et payer ses frais de réinstallation. Il cherche de nouveaux bureaux près de Drouot, où il compte s’installer avec 5 à 10 employés et son fils Geoffroy. Me Tajan, quant à lui, a annoncé son intention de se retirer d’ici 5 à 10 ans et de confier l’étude à son fils François, qui a été reçu cette année à son examen de commissaire-priseur.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : La der d’Ader

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