PARIS
Le Carreau du Temple accueille une nouvelle foire d’art contemporain et de design africain.
PARIS - La France semble s’éveiller à l’art contemporain africain : de Beauté Congo à la Fondation Cartier, à Lumière d’Afrique au Palais de Chaillot, les expositions foisonnent. Début décembre, en parallèle de la COP 21, la capitale voit aussi se lancer Akaa, Also Known As Africa, une foire d’art contemporain et de design centrée sur l’Afrique. Sous la houlette de la jeune Victoria Mann, une petite trentaine de galeries est réunie au Carreau du Temple, présentant des artistes africains, issus des diasporas ou de toutes nationalités travaillant en lien avec le continent. « Une Afrique universelle et sans frontières », commente la jeune femme.
Pourquoi lancer cette foire parisienne ? « En France, des critiques d’art, des expositions, des galeristes œuvrent pour l’art contemporain africain depuis longtemps. Or il n’y avait pas sur ce sujet d’événement fédérateur, sur une base culturelle et commerciale. Paris est en pleine ébullition artistique, cela nous semblait le bon moment pour créer cette plateforme », poursuit-elle. Pour cette première mouture, un comité composé des galeristes Robert Vallois et Dominique Fiat, du critique d’art sénégalais N’Goné Fall et du Nigérian Azu Nwagbogu, directeur du LagosPhoto Festival, a sélectionné des galeries de treize pays, présentant 80 artistes de 32 nationalités différentes.
Une sélection riche et diversifiée
De la peinture aux installations, tous les mediums sont représentés avec une forte présence de la photographie et des artistes moins établis. Parmi les huit galeries françaises, Patricia Dorfmann présente les toiles du Tunisien Mohamed Ben Slama ou les sculptures fantasques du Béninois Kifouli Dossou quand ses consœurs de Backslash consacrent leur stand au peintre américain Fahamu Pecou. Sont bien représentées les galeries du Maghreb (dont CulturesInterface et les dessins sur papier carbone de Mustapha Akrim) ou d’Afrique du sud (dont Smac et les sculptures de Masimba Hwati). Le visiteur peut découvrir les pièces en acier découpé de Toyin Loye (Artco Gallery) ou les dessins hyperréalistes de JP Mika (galerie Angalia). Aux côtés des stands commerciaux, une programmation culturelle est proposée : espace consacré au design, exposition photo mais aussi conversations, projections, performances…
On ne peut que remarquer l’absence d’André Magnin, spécialiste de l’art contemporain africain. Philippe Boutté, son directeur, explique : « La date ne nous semblait pas propice à attirer les collectionneurs. Nous sommes occupés cette année par de nombreux projets avec des institutions. Enfin, alors qu’à la foire 1 : 54 à Londres nous avons rencontré de nouveaux collectionneurs, nous connaissons beaucoup mieux le marché parisien. Mais nous n’excluons pas de venir une prochaine édition. » Rassembler l’art contemporain africain sous une bannière spécifique lui paraît-il une bonne chose ? « Oui, il faut encourager ces initiatives, elles sont nécessaires pour que le marché s’y intéresse, une nécessité qui va se gommer petit à petit », répond le galeriste. Se pose encore la question du modèle économique de cette foire de niche. « En dessous de 50 exposants, c’est compliqué », indique Carine Tissot, directeur de Soon et Drawing Now. « Pour cette première édition, nous avons fait le pari de la qualité », se défend Victoria Mann. L’affirmation se vérifie dans le programme annoncé. La suite dira si la chance sourit vraiment aux audacieux.
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La création africaine a maintenant sa foire
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Abonnez-vous dès 1 €Du 3 au 6 décembre, Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller 75003 Paris, www.akaafair.com
IMPORTANT : en raison des attentats survenus à Paris le 13 novembre, la foire AKAA a été annulée
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°446 du 27 novembre 2015, avec le titre suivant : La création africaine a maintenant sa foire