Le parcours du peintre est retracé en 22 chefs-d’œuvre à la galerie Dorval dans le cadre de Lille 2004.
LILLE - « L’exposition est très réussie et nos premiers visiteurs ont été pétrifiés », atteste le galeriste Régis Dorval, qui présente une mini-rétrospective de l’œuvre du peintre Auguste Herbin (1882-1960). Une vingtaine de tableaux clés dont une majorité d’inédits ornent les cimaises de la galerie lilloise qui en est, en trente ans d’existence, à sa troisième exposition de l’artiste. Provenant de sept importantes collections privées, les toiles témoignent, entre 1904 et 1959, de chaque période de l’œuvre du peintre à un moment déterminant de sa carrière.
Né en 1882 à Quiévy, dans le nord de la France, Herbin poursuit des études à l’école des beaux-arts de Lille avant de s’installer à Paris en 1903. « Les premiers tableaux qu’il expose au Salon des Indépendants témoignent d’une peinture aux touches pointillistes dont les audaces de la couleur annoncent le fauvisme », commente Régis Dorval. L’accrochage débute avec une peinture impressionniste de 1904, avant la période fauve du peintre. Quelques années plus tard, tout bascule. Une grande pièce de 1909 évoque sa vie au Bateau-Lavoir. « Herbin y cohabite avec Picasso et Juan Gris. Il vécut à sa façon la grande révolution cubiste en se distinguant par la géométrisation des formes et le purisme de la couleur. Le célèbre marchand Léonce Rosenberg lui fit un contrat au même titre qu’à Braque et Picasso », poursuit le galeriste. Après sa première exposition en 1910 aux côtés de Jean Metzinger et Fernand Léger, son aventure cubiste, ponctuée par de nouvelles expérimentations figuratives, se poursuit jusque dans les années 1920. L’année 1932 marque une nouvelle étape : « Avec le peintre flamand Georges Vantongerloo, il crée le groupe Abstraction-Création qui réunissait alors la plupart des artistes abstraits qui travaillaient en France. » Dix ans plus tard, il élabore son fameux « Alphabet plastique », pour lequel il institue un code de correspondances entre les lettres, les formes et les couleurs en fonction de leur combinaison. C’est pour l’artiste la voie de la reconnaissance mondiale. En illustration à cette apothéose, Régis Dorval a décroché un superbe tableau, Fleur-Fruit, de 1945 et Germe, une composition de 1954 restée précédemment vingt ans en dépôt au Musée des beaux-arts de Montréal. « Le contexte de Lille 2004 a été évidemment porteur, reconnaît le galeriste. Je n’aurais pas pu réunir tous ces chefs-d’œuvre en dehors de ce cadre-là. »
Jusqu’au 17 avril, galerie Dorval, 27, bd de la Liberté, 59800 Lille, du mardi au samedi 11h-12h30 et 15h-19h, tél. 03 20 54 90 05.
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Herbin ovationné
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°190 du 2 avril 2004, avec le titre suivant : Herbin ovationné