VOYAGEUR - « Cet emblème de notre pop art européen qu’est Erró », comme le note Marie Laborde, la directrice de la galerie Laurent Strouk, qui lui offre une double exposition à Paris, « est l’un des rares Français à être reconnu aux États-Unis et à voir ses tableaux reproduits dans les ouvrages d’histoire de l’art. »
Il faut dire que, indépendamment de sa galaxie d’images parlant directement aux Américains car puisant allègrement dans leur culture pop (les comics, Hollywood, les cow-boys, etc.), ce plasticien d’origine islandaise né en 1932, acteur majeur de la Figuration narrative et grand voyageur, a mis les pieds à New York dès 1962 pour rechercher des matériaux illustrés pour ses collages servant de croquis préparatoires à ses peintures, pour rencontrer les pop artistes et ainsi se faire un nom.
À bientôt 90 ans, Erró investit la totalité de sa nouvelle galerie, 1 000 m² avec deux espaces, pour dévoiler une quarantaine de pièces récentes, tant des collages agencés à partir d’images, qu’il collectionne par milliers depuis 1959, que des acryliques sur toile où l’on retrouve ses sujets de prédilection : les super héros, les mangas japonais et ses hommages à Léger et Picasso. Comme toujours, on retrouve ici son appétence à provoquer des chocs visuels entre les éléments hétéroclites du tableau et surtout sa capacité, en tant que visionnaire d’ailleurs (cette geste remontant aux années 1960), à évoquer notre monde actuel hyperconnecté, croulant sous un flux d’images continu, en montrant des toiles all-overépuisantes pour la rétine, car sursaturées d’informations et de couleurs.
Les prix s’échelonnent de 5 000 à 10 000 euros pour les collages et de 10 000 à 120 000 euros pour les peintures, ce qui n’est pas excessif compte tenu de sa renommée mondiale, de ses rétrospectives importantes dans l’Hexagone (Jeu de paume en 2000, Beaubourg en 2010, MAC Lyon en 2014…) ainsi que de certains prix élevés atteints ces dernières années aux ventes aux enchères par ses séries historiques, tel un grand Comicscape de 1971 qui s’est envolé chez Christie’s Paris, en décembre 2007, à 838 650 euros.
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Guðmundur Guðmundsson, dit Erró
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Guðmundur Guðmundsson, dit Erró