Fotofever suspend ses deux prochaines éditions

« Fotofever appuie sur pause », annonçait le 21 septembre dernier, dans un communiqué de presse, Cécile Schall, sa fondatrice et directrice. On ne retrouvera donc pas cette année encore la foire au Carrousel du Louvre ni ailleurs au moment de Paris Photo. 

« Il faut un an pour préparer le Carrousel du Louvre. Je n’étais pas dans les conditions financières de le faire. Ce ne sera pas possible avant 2024 », explique au Journal des Arts Cécile Schall. « Je poursuis ma recherche de partenaires financiers. J’ai des pistes », dit-elle, « mais rien de suffisamment concret encore pour m’engager ».

L’organisation en février dernier de Fotofever, au Bastille Design Center, avait été une manière de montrer que si la crise sanitaire avait eu raison des éditions 2020 et 2021 au Carrousel du Louvre, il n’en était rien de la foire lancée en 2011. « Ce fut une opportunité par rapport à un contexte sanitaire compliqué, mais pas un business model viable pour poursuivre dans cette voie », explique-t-elle à propos de ce micro salon qui n’avait rassemblé que treize participants. 

« Il est difficile d’attirer du corporate [des marques] sur ce type de salon. Au Carrousel du Louvre, j’ai réussi jusqu’en 2019 à ce qu’un bon tiers des coûts de production soit financé par ce biais avant que la crise sanitaire ne vienne tout bouleverser. Par ailleurs lorsqu’on regarde le modèle des grandes foires comme Art Basel ou Paris Photo, un grand pourcentage des revenus vient de la billetterie. Ce que je n’avais pas encore au Carrousel du Louvre d’où l’importance du corporate qu’il faut que j’augmente de 50 % si je ne veux pas accroître le tarif des galeries ». « Encore s’agit-il de leur garantir un lieu comme Le Carrousel du Louvre et de se dérouler au moment de Paris Photo pour les convaincre », précise-t-elle. Un lieu effectivement emblématique : Paris Photo s’y est tenu de sa création, en 1997, jusqu’en 2010 avant de rejoindre le Grand Palais.