Paris. Événement déjà devenu incontournable, alors qu’il n’en est qu’à sa troisième édition, la foire Paris Internationale a grouillé de monde, attiré là par sa réputation défricheuse, mais aussi par les conférences, DJ sets et performances animant chaque étage des anciens locaux du quotidien Libération.
Même dans les couloirs de la Fiac, on ne parlait que d’elle, démontrant la réussite du bouche-à-oreille. Les galeristes semblaient ravis, à l’image du marchand de céramiques Louis Lefebvre, qui comptait dès le premier jour trois nouveaux clients.
Pourtant, à mesure que l’on gravissait la fameuse rampe en colimaçon, la déception gagnait, parmi des propositions un peu trop uniformes ou anecdotiques. Avec bien sûr de nombreuses exceptions, comme la superbe pièce de feuilles d’or au sol de Stéphanie Saadé, vendue 15 000 euros par la galerie Marfa’ de Beyrouth, ou les sculptures de Gelamacchina (glaces-voitures) de Denis Savary (à 6 500 euros pièce) chez Maria Bernheim (Zurich). Mais aussi l’installation photo de la figure historique Mitsutoshi Hanaga chez Aoyama Meguro, et surtout le très beau stand du Zurichois Gregor Staiger, qui présentait une vaste installation performative (39 000 euros) et des peintures de chauves-souris de la Britannique Marvin Gaye Chetwynd.
Aux antipodes de Paris Internationale, Art Élysées, établie sous tente aux abords du Grand Palais, se targuait, elle aussi, d’une belle réussite. En majesté s’y déployaient les chefs-d’œuvre modernes, à l’exemple de la galerie Berès, qui proposait sur son stand un Fernand Léger et un Vasarely, ou Hélène Bailly, avec Sonia Delaunay et Le Corbusier.
Succès d’estime également, ressenti dans les ventes pour Asia Now, près du parc Monceau, avec en particulier un focus réussi sur la Corée. Ainsi chez la galeriste parisienne Maria Lund, qui participait pour la première fois, on se félicitait au deuxième jour de la foire d’avoir vendu une large partie du stand consacré à trois artistes coréennes aux profils divers, dont Shoi, aux céramiques à la fois exubérantes et intimistes, affichées entre 1 000 et 3 000 euros. Parmi les découvertes figure la galerie philippine The Drawing Room, basée dans la banlieue de Manille, dont les toiles du Franco-Philippin Gaston Damag, inspirées des sculptures traditionnelles bulul, firent forte impression (14 000 euros).
À la Young International Art Fair (YIA), établie au Carreau du Temple, les avis des visiteurs étaient assez réservés. On y a cependant vu quelques œuvres spectaculaires comme la monumentale sculpture de fils de barbelés d’Abdul Rahman Katanani, chez Analix Forever, ainsi que des galeries moins présentes sur la place parisienne, mais proposant des stands intéressants, comme la Galerie des petits carreaux, de Saint-Briac (Ille-et-Vilaine). Le galeriste parisien Bertrand Grimont, qui présentait pourtant des toiles de Vincent Corpet et une sculpture de Vincent Mauger, y confiait lui-même que l’ambiance était morne, tout en relevant la nécessité d’avoir, pendant cette semaine, une présence auprès des collectionneurs de son réseau.
À l’hôtel du Duc, près de l’Opéra, l’Outsider Art Fair, antenne parisienne de la foire new-yorkaise, a poursuivi pour la cinquième année consécutive sa timide percée, englobant pour attirer un maximum d’acheteurs l’art brut, l’art naïf et le folk art. Certains, comme le Parisien Christian Berst, y brillèrent par leur absence, tandis que l’on a retrouvé des incontournables du domaine telle la galerie du Marché de Lausanne, qui présentait Madge Gill et Michel Nedjar, ou l’Andrew Edlin Gallery, avec des œuvres d’Adolf Wölfli et d’Henry Darger.
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Foires off, du bon et du moins bon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°488 du 3 novembre 2017, avec le titre suivant : Foires off, du bon et du moins bon