La foire parisienne consacrée au dessin contemporain reprend ses quartiers de printemps au Carreau du Temple, du 27 au 30 mars. Une 18e édition propice aux découvertes.
Forte de 70 exposants (dont 38 % sont étrangers) présentant 300 artistes, le Salon du dessin contemporain permet de découvrir les multiples facettes de ce médium, en perpétuelle évolution, se frottant aux nouvelles pratiques, quitte à redéfinir ses frontières traditionnelles.Cette année, c’est le designer et architecte Pierre Yovanovitch (né en 1965) qui flèche le parcours « Coup de cœur ». « Sa sélection reflète tout à fait le choix des galeries qui présentent aussi bien des artistes historiques, comme Henri Michaux chez Berthet-Aittouarès (Paris) ou Greta Schödl chez Labs (Bologne) que la jeune création, tel Lelong & Co (Paris) qui expose l’artiste coréenne Hyunsun Jeon ou Dilecta (Paris) qui montre Alice Gauthier. C’est important pour une foire comme la nôtre de pouvoir illustrer la diversité du dessin contemporain et l’évolution de cette pratique artistique », souligne Carine Tissot, aux commandes de la manifestation.
Si certaines galeries restent fidèles, comme les enseignes Papillon (Paris), Lelong, Maurits van de Laar (La Haye) et Martin Kudlek (Cologne), 43 % des exposants sont nouveaux, à l’instar de Richard Saltoun Gallery (Londres), Tiziana Di Caro (Naples) ou encore le Parisien Jean-Marie Oger. « C’est le travail actuel de Stéphane Belzère qui m’a incité, comme une évidence, à participer cette année, étant donné la programmation de qualité et le positionnement spécifique de la foire. Je consacre tout mon stand à sa série en cours des “Diaquarelles”, des aquarelles d’après des diapositives collectées par l’artiste, comme un voyage dans le temps à travers une multitude de sujets et de regards », explique-t-il.La foire se divise en trois secteurs. Le secteur général accueille les galeries établies présentant un seul artiste sur au moins 30 % de la surface du stand (galeries Backslash, Lara Sedbon, Martel, Strouk…), quand les deux autres s’attachent à des pratiques singulières du dessin. Ainsi « Insight » est une plateforme de découverte, mettant en avant des artistes émergents ou qui ont manqué de visibilité en France, tandis que le secteur « Process » regroupe des galeries qui proposent un projet spécifique, telles des performances d’artistes comme celles de Violaine Lochu chez Analix Forever (Suisse) ou de M.Lohrum chez ATC (Espagne).
2 500 €
« Dessiner est pour moi une possibilité de canaliser, de cristalliser ma rage ; ma pratique est cathartique. C’est une façon de me maîtriser, de progresser », explique Tiziano Foucault-Gini (né en 1996). Techniquement, il utilise surtout du graphite, un matériau pauvre, abrupt et primaire, au service du « vrai » comme il aime à le rappeler. De cette économie de moyens surgit un défi pour la main de l’artiste, celui de tenter de redonner aux images leur « aura » (extrait du site de la galerie).
Galerie C Neuchâtel-Paris, 6, rue Chapon, Paris-3e, www.galeriec.ch (secteur général - stand C16).
« Alors que la peinture figurative et la scène française en particulier connaissent un regain d’intérêt spectaculaire, Oda Jaune (née en 1979) d’origine bulgaro-allemande en a toujours été, dès le milieu des années 2000, une des figures les plus emblématiques et énigmatiques. Artiste précoce, elle se distingue notamment par une pratique virtuose de l’aquarelle qui l’autorise à explorer son thème de prédilection : la métamorphose », explique Anne-Claudie Coric, directrice générale de la galerie.
900 €Inlassable dessinateur depuis ses débuts dans les années 1970, Bernard Moninot (né en 1949) a placé le dessin au cœur de sa pratique, riche et variée. La feuille présentée ici est issue de la série « Nuages » – dessins d’observation du ciel en temps réel. Alliant une remarquable maîtrise technique et une recherche permanente de nouvelles expérimentations (dessins du vent, de la fumée…), son travail a fait l’objet de plusieurs importantes expositions personnelles ces dernières années (Fondation Maeght, Musée d’Issoudun, Domaine de Kerguennec…).
Catherine Putman, 40, rue Quincampoix, Paris-4e, www.catherineputman.com (secteur général - stand B2).
Né en 1960 au Sénégal, Mamadou Cissé vit et travaille à Fresnes. Autodidacte, il a toujours pratiqué le dessin. Sous son trait, naissent des ensembles urbains, villes utopiques. Vus du ciel, ils sont articulés autour d’axes de circulation dans un savant jeu de perspectives. Les dessins de cet artiste-urbaniste exécutés au moyen de stylos et de feutres colorés sont inspirés par des architectes tels que Le Corbusier ou Gustave Eiffel.
Galerie Christophe Person, 39, rue des Blancs Manteaux, Paris-4e, www.christopheperson.com (secteur « Process » - stand PR6).
Ce dessin mêle collage, crayons de couleur, feutre, peinture et scotch transparent à motifs dans une composition où construction et déconstruction se rencontrent. En effet, Mengzhi Zheng (né en 1983) n’hésite pas à décoller ou arracher des parties de la surface. L’intégration du scotch évoque à la fois une réparation fragile et un jeu subtil avec la transparence. Ici, la surface du papier devient un véritable champ d’expérimentation où chaque geste contribue à créer des espaces ouverts en perpétuelle mutation.
Galerie Heinzer Reszler, rue du Port-Franc, 9, Vaud, Lausanne (Suisse), www.heinzer-reszler.com (secteur général - stand B7).
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Drawing Now Paris, l’âge de maturité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Drawing Now Paris, l’âge de maturité