ARLES
Sultana et High Art ont ouvert des annexes dans une ville en plein essor culturel et, grâce aux Rencontres de la photographie, identifiée sur le plan international.
Arles. Alors que l’ouverture de la Fondation Luma est annoncée pour juin, que la Fondation Lee Ufan devrait être inaugurée dans le courant de l’été, deux galeries parisiennes ont discrètement ouvert à Arles des antennes locales. La galerie Sultana a ainsi opté en février dernier pour un espace hybride. « Il s’agit d’un appartement, modulable et flexible, tour à tour lieu d’exposition pour les artistes de la galerie ou pour des invités, artistes ou “projects spaces”. Il peut aussi fonctionner comme un showroom, un lieu de rencontres et de convivialité, ou bien encore faire office de résidence d’artistes », explique Guillaume Sultana, qui opère ici une sorte de « retour aux sources » puisqu’il est originaire de la région. « Cela m’amuse de retrouver Arles en 2021 avec tous les changements qu’a connus la ville depuis que je l’ai quittée, au niveau culturel bien sûr, mais aussi en termes de mode de vie, avec la présence de nouveaux restaurants, de bars, d’épiceries… Ce contexte est favorable à un projet comme le mien », estime le galeriste.
High Art a quant à elle investi une chapelle romane désacralisée du XIIe siècle ; la galerie la loue et l’occupe depuis décembre dernier après y avoir fait quelques aménagements et accroché en guise d’enseigne un néon rouge violet figurant un cœur. « Nous étions depuis longtemps à la recherche d’un deuxième lieu, raconte Philippe Joppin, cofondateur de la galerie. Nous avons regardé un peu partout, de New York à Athènes en passant par Istanbul. Et puis cette opportunité s’est présentée. Moins que l’arrivée de la Fondation Luma, c’est la présence d’une culture de l’art contemporain qui m’a paru intéressante ici. La destination est par ailleurs bien identifiée sur le plan international. Elle est associée aux Rencontres de la photographie, et pour les Américains, au nom de Van Gogh. »
L’investissement est comparable « à celui que nous ferions pour participer à une foire type Frieze ou Fiac », observe Philippe Joppin, qui exclut de fonctionner en « pop-up » saisonnier : rue de la Madeleine, la programmation doit se renouveler au rythme d’une nouvelle exposition tous les deux mois environ. D’autant que « la Fondation Luma, tout comme la Fondation Lee Ufan, entend dynamiser, notamment à travers des programmes de résidences d’artistes, la période allant de novembre à mars, traditionnellement très calme pour la ville ». En avril, la chapelle accueillera ainsi une série de pièces inédites de Mélanie Matranga. Un solo show de Paul Maheke est prévu à partir du 8 mai chez Sultana Summer Set, qui ne s’impose cependant aucun agenda : « C’est surtout un lieu d’expérimentation, de rencontres, très libre et sans contraintes, résume Guillaume Sultana. La galerie à Paris reste la principale structure, ici les choses s’envisagent avec plus de légèreté. » Ce point de vue pourrait-il tenter d’autres confrères parisiens ? L’un d’entre eux, un temps intéressé par l’idée, a cependant décidé d’ajourner son projet : « Pour l’instant, et vu les circonstances, je reste concentré sur la survie de la galerie à Paris », confie-t-il.
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Deux galeries parisiennes à Arles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°565 du 16 avril 2021, avec le titre suivant : Deux galeries parisiennes à Arles