LONDRES [26.02.10] – Les anciens propriétaires d’un tableau qui s’est avéré être de la main du Titien sont sur le point de recevoir un dédommagement de la part de Christie’s Londres, qui l’avait attribué à l’école de l’artiste.
David Dickson et sa sœur Susan Priestley ont poursuivi Christie’s pour « violation de devoir » et « négligence » du personnel qui a échoué dans ses compétences « recherche et conseil » sur la valeur de la peinture.
En 1993, le tableau représentant Salomé tenant la tête de saint Jean-Baptiste – retrouvé dans la maison familiale – a été proposé à la vente chez Christie’s Londres. Les experts l’ont reconnu comme étant de l’école du Titien mais probablement pas de la main du maître lui-même. Le tableau est vendu en décembre 1994 pour 8000 livres (son prix de réserve).
En 2001, il devient la propriété d’un collectionneur privé installé à Milan, Luigi Koelliker, qui décide de le nettoyer. Le tableau révèle alors sa vraie valeur. Il est bien de la main du Titien et a appartenu à Charles Ier d’Angleterre – le chiffre du roi a été découvert au revers du tableau et l’inventaire de 1649 du Hampton Court Palace le confirme.
Or, lors de la première expertise, Christie’s avait déclaré que le nettoyage de la toile serait « une dépense inutile » même si la maison de vente avait établi que l’œuvre méritait d’être étudiée et qu’elle était peut-être une « épave d’un original ». Une lettre envoyée avant la vente de 1993 confirme le doute de l’attribution.
La toile a depuis participé à de nombreuses expositions sur le Titien dont celle en 2004 à la National Gallery d’Edimbourg et plus récemment à Venise et Vienne où il était présenté comme du « Titien et de son atelier ».
En janvier 2009, le catalogue de la vente de la collection de M. Koelliker décrit l’œuvre comme un « tableau remarquable » et qu’il « rassemble toutes les qualités du style tardif de l’artiste » dans les années 1570. Le tableau ne trouve cependant pas d’acquéreur mais est estimé entre 2,6 et 4 millions de livres.
Une audience devait avoir lieu auprès de la Cour Suprême, mais après de longues négociations les deux parties sont parvenues à un accord à l’amiable. Les termes de l’accord restent cependant confidentiels.
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Christie’s Londres dédommage des clients pour ne pas avoir reconnu un Titien
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Abonnez-vous dès 1 €Titien (et son atelier ?) - Salomé et la tête de St Jean-Baptiste (c. 1570) - Koelliker Collection, Milan