Bien que les Britanniques n’aient jamais brillé par une francophilie débordante, le Pavilion of art & design (PAD) s’est définitivement implanté sur le marché londonien grâce à son emplacement central et son organisation au cordeau.
LONDRES - Bien que les Britanniques n’aient jamais brillé par une francophilie débordante, le Pavilion of art & design (PAD) s’est définitivement implanté sur le marché londonien grâce à son emplacement central et son organisation au cordeau. « Notre force, c’est de ne pas changer de taille. Quand on a soixante stands, on propose un vrai choix de bons marchands », souligne Patrick Perrin, codirecteur de l’événement. Plusieurs nouveaux marchands font leur entrée, à commencer par Yves Macaux (Bruxelles). Celui-ci avait déjà fait une incursion l’an dernier en prêtant des meubles à son complice Richard Nagy (Londres), qui les avait vendus en un clin d’œil. « La dernière fois que j’ai exposé à Londres, c’était avant 2000. Or, il y a là-bas une vraie clientèle avec un vrai pouvoir d’achat. Il faut aller vers les clients, car ils ne se déplacent pas ; en tout cas pas en galerie », constate le marchand bruxellois, présent avec un stand composé essentiellement de pièces d’Adolf Loos.
Le salon peut aussi s’enorgueillir de la présence de la courtière Daniella Luxembourg (Londres), pourtant peu encline à participer à ce type d’événement. « L’emplacement et le timing sont parfaits. C’est raffiné, élégant et petit, confie-t-elle. J’ai toujours pensé que ce n’était pas nécessaire de faire les foires, je ne suis pas totalement convaincue encore maintenant que cela le soit, mais c’est important que le monde de l’art fasse un effort collectif. » En matière d’effort, le sien sera conséquent puisqu’elle prévoit un ensemble d’œuvres issues de l’Arte povera, ainsi qu’un des tout premiers mobiles d’Alexander Calder, réalisé après sa visite de l’atelier de Piet Mondrian. La galerie Lansberg (Paris), qui compte cinq clients importants basés à Londres, participe aussi pour la première fois avec des œuvres de Zao Wou-Ki et Andy Warhol. « Je veux m’exporter, changer d’atmosphère. J’ai le sentiment qu’il ne faut pas stagner à Paris ; les gens aisés ne sont malheureusement plus ici », déclare Maurice Lansberg.
Le commerce reste toutefois une inconnue en temps de crise boursière, ce d’autant plus que l’Angleterre a connu de fortes émeutes sociales cet été. « L’ambiance n’est pas morose, mais c’est calme, admet Philippe Rapin, codirecteur de 88-Gallery (Londres), présent avec un ensemble d’œuvres de Marc Cavell. À Londres, on travaille principalement avec des décorateurs et peu avec des clients privés. Il y a des gens beaucoup plus riches qu’à Paris, qui sont bien moins touchés que les Français. » D’ailleurs, si, lors de la crise de 2008, le Pavillon des Tuileries (Paris) fut relativement poussif, PAD London avait très bien tiré son épingle du jeu. « Je n’ai jamais vu la Bourse influencer le marché de l’art, estime pour sa part Daniella Luxembourg. Le marché change, les artistes appréciés aujourd’hui ne seront pas forcément les mêmes que dans dix ans, mais il y a toujours un besoin d’acheter de l’art. »
Du 12 au 16 octobre, Berkeley Square, Londres, www.padlondon.net, tlj 11h-19h
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Bien implanté
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Abonnez-vous dès 1 €Direction : Patrick Perrin et Stéphane Custot
Nombre d’exposants : 58
Tarif des stands : 590 £/m2
Nombre de visiteurs en 2010 : 24 000
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°354 du 7 octobre 2011, avec le titre suivant : Bien implanté