La vente d’arts premiers organisée le 30 novembre à Paris chez Sotheby’s a obtenu l’un des plus importants résultats jamais atteint dans ce domaine, avec 11,8 millions d’euros. Le lendemain, un masque Baoulé a battu un record chez Christie’s. Paris confirme son rang de première place mondiale pour les arts du continent africain.
PARIS - Le 30 novembre à Paris chez Sotheby’s, dans une salle comble et hyperactive, une vente d’arts premiers largement dominée par l’Afrique a totalisé 11,8 millions d’euros, soit l’un des plus importants résultats jamais atteint dans ce domaine. Pour mémoire, la palme revient à la collection Vérité, vendue 44 millions d’euros en 2006 à Drouot (SVV Enchères Rive Gauche). Deuxième, la vente incluant la collection Stanoff et des œuvres majeures de la Albright-Knox Art Gallery (Buffalo, New Yok), a totalisé 22,6 millions de dollars (15,4 millions d’euros) en 2007 à New York chez Sotheby’s. Sans oublier les 13,5 millions d’euros enregistrés pour la collection Goldet, en 2001 à Paris par l’étude de François de Ricqlès. La vente de Sotheby’s a démarré avec la « New York Collection » qui a connu des poussées de fièvres régulières, notamment pour une tête Fang (Gabon) que Paul Guillaume prêta en 1935 au Museum of Modern Art de New York pour l’exposition « African Negro Art ». Elle a été emportée pour 912 750 euros par le marchand Lance Entwistle. Notons aussi un rare et puissant torse Dogon djennenké (Mali), daté des XIe-XIIe siècle et disputé jusqu’à atteindre 198 750 euros, le double de son estimation basse. En seconde partie de soirée, pas moins de 8,5 millions d’euros ont été enregistrés en 76 lots. Ce succès tient surtout à un exceptionnel siège Luba du Congo, façonné par le « maître de Buli » (lire le JdA no 335, 19 novembre 2010, p. 24). Pour ce chef-d’œuvre africain, une bataille d’enchères téléphoniques s’est engagée jusqu’à 5,4 millions d’euros, un prix talonnant le record du masque Fang de la collection Vérité (adjugé 5,9 millions d’euros). Une statue Sénufo (Mali), emportée pour 294 750 euros, a presque triplé son estimation haute tandis qu’une statue Vili (Congo) présentant de très beaux volumes est partie à 264 750 euros, au-delà des espérances.
« Esthétique universelle »
Le lendemain, Christie’s a marqué un point en dispersant six œuvres majeures africaines de la collection Kahane, inédites en ventes publiques, pour 3,1 millions d’euros. Record du monde dans sa catégorie, un masque Baoulé (Côte d’Ivoire) s’est arraché à 983 400 euros, le double des estimations. « Son esthétique universelle a séduit différentes catégories de collectionneurs, en dehors du cercle des amateurs d’art africain », souligne Susan Kloman, responsable du département. Une divinité Baga d’mba-yamban (République de Guinée) et un gardien de reliquaire Fang eyema byeri (Gabon) ont été respectivement adjugés 901 000 et 625 000 euros, dans leur estimation. Les objets Kahane mis à part, à peine plus de la moitié des 79 lots de la vacation (peu sélective) ont trouvé preneur pour 939 250 euros. L’arrivée récente de l’expert-consultant Pierre Amrouche dans l’équipe de Christie’s pourrait faire évoluer les choses.
ART D’AFRIQUE ET D’OCÉANIE SOTHEBY’S, 30 NOVEMBRE
Estimation : 6 à 8 millions d’euros
Résultats : 8,5 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 76/27 p Lots vendus : 74 %
Pourcentage en valeur : 96 %
A NEW YORK COLL. ARTS D’AFRIQUE SOTHEBY’S, 30 NOVEMBRE
Estimation : 2 à 3 millions d’euros
Résultats : 3,3 millions d’euros p Nombre de lots vendus/invendus : 40/9
Lots vendus : 82 %
Pourcentage en valeur : 92 %
ART AFRICAIN ET OCÉANIEN CHRISTIE’S, 1er DÉCEMBRE
Estimation : 3 à 4,6 millions d’euros p Résultats : 4,1 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 50/35
Lots vendus : 59 %
Pourcentage en valeur : 89 %
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Arts premiers au top
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°337 du 16 décembre 2010, avec le titre suivant : Arts premiers au top