Art moderne et contemporain, les grandes ventes sont à Paris

L’occasion de prendre le pouls du marché. Pour l’art impressionniste et moderne, un marché arrivé à maturité, les ventes sont moins solides qu’il y a un an. Il est vrai que Sotheby’s n’a pas de Modigliani à vendre cette année. L’an passé, elle avait adjugé 6,5 millions d’euros le Portrait de Roger Dutilleul (est. 7 à 10 millions d’euros). Alors, au menu de la vacation du 4 décembre, il faudra se décider entre un Penseur petit modèle (vers 1905) de Rodin (est. 2 à 3 millions d’euros) et Rythme, joie de vivre (1931) de Robert Delaunay, où triomphe la couleur (est. 1,2 à 1,8 million d’euros). Artcurial, trois jours avant, disperse en revanche la fameuse collection Ernesto et Liuba Wolf. Cette collection transversale, « qui a pour seule ligne de conduite de réunir des chefs-d’œuvre ou des objets de prestations extraordinaires, pour reprendre les termes d’Ernesto Wolf », souligne Bruno Jaubert, directeur du département art moderne, propose entre autres Clown de profil de Georges Rouault (est. 300 000 à 400 000 euros) ou Tête de Max Ernst (est. 80 000 à 120 000 euros). Sont mises en vente également trois œuvres de Renoir, dont Arbres (paysage de Cagnes) de 1909 (est. 200 000 à 300 000 euros). Quant à Christie’s, qui a changé son calendrier, elle a d’ores et déjà organisé avec succès une vacation d’art moderne le 23 octobre dernier, totalisant 12,1 millions d’euros.

Du côté de l’art contemporain, qui a toujours le vent en poupe, les maisons parisiennes espèrent bien, avec des estimations similaires à l’an passé (autour de 27 millions d’euros), réitérer l’exploit en dépassant l’estimation haute totale : le 2 décembre, Artcurial met en avant Andy Warhol avec sa Brillo Soap Pads Box (est. 250 000 à 300 000 euros) et une Composition de Serge Poliakoff (est. 150 000 à 200 000 euros). Le même jour, Christie’s propose Icon 6 de Basquiat (est.1,2 à 1,8 million d’euros) ainsi que 25.2.65 de Zao Wou-Ki (est. 800 000 à 1,2 million d’euros). Puis Sotheby’s ferme la marche avec M.B.2 (Mariale) de Simon Hantaï, issue de la série des M.B dont il n’existe que six exemplaires à ce jour. Jamais passée en vente publique, cette œuvre est estimée 1,8 à 2,2 millions d’euros. Toute aussi fraîche est l’œuvre de Kazuo Shiraga Chishusei Kanchikotsuritsu (1961), estimée 1 à 1,5 million d’euros.