Résolument tournée vers l’avenir avec ses sections présentant des artistes émergents et forte de ses 40 éditions précédentes, Art Brussels est une foire d’art contemporain incontournable en Europe.
La Belgique est appréciée par les marchands d’art pour sa forte densité au mètre carré de collectionneurs, lesquels sont connus pour être particulièrement cultivés et pointus. C’est dans ce contexte qu’Art Brussels revient pour sa 41e édition dans les halls Art déco de Brussels Expo. La foire réunit 165 galeries dont plus d’un tiers participent pour la première fois, comme la galerie East (Strasbourg) ou les galeries Galeria Monopol et Ewa Opalka Gallery, venues de Varsovie, ou encore Calvaresi, de Buenos Aires. Avec un quart de galeries belges, un important contingent de galeries françaises (Bigaignon, Ceysson & Bénétière, Claire Gastaud, Maubert, Sator, Semiose, Suzanne Tarasieve…) et dans une moindre proportion, de galeries allemandes, Art Brussels reste une foire très européenne, ouverte sur l’étranger (une vingtaine de galeries sélectionnées ne sont pas issues du Vieux Continent).
Cette édition 2025 s’attend à attirer plus de 25 000 visiteurs et s’articule autour de cinq sections. La moitié des galeries d’art moderne et contemporain de la sélection sont rassemblées dans le secteur « Prime », tandis que la section « Solo » offre 28 focus monographiques, afin d’apprécier le travail d’un artiste plus en profondeur. Fidèle à son image de foire prospective où les collectionneurs sont susceptibles de faire des trouvailles, Art Brussels propose avec « Discovery » un panel d’une trentaine de galeries engagées pour la promotion d’artistes internationaux émergents. A contrario, « ’68 Forward » propose de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur : cette nouvelle section regroupe une quinzaine de stands consacrés aux mouvements et aux talents marquants depuis la création de la foire à Bruxelles, en 1968. Ainsi du focus sur la scène belge proposé par Maurice Verboet (Knokke-Heist), dont la galerie représente des artistes au talent reconnu, mais pour certains oubliés ou dont le nom n’a pas traversé les frontières, et qui méritent d’être (re)découverts. Enfin, la section « Invited » accueille sept nouvelles venues auxquelles elle donne carte blanche. Ces galeries prometteuses sont invitées à bousculer les codes établis, injectant à cette manifestation en pleine maturité le charme de la jeunesse.
Le vocabulaire pictural distinct de Matthew Hansel (né en 1977) est perpétuellement reconfiguré dans ses compositions surréalistes, à la façon de mondes miniatures. L’artiste a recours à des motifs et à des figures de style empruntés à l’histoire de l’art, de la peinture européenne du XVIe siècle au modernisme américain, de l’iconographie religieuse aux natures mortes flamandes et aux vanités, pour obtenir une impression de cacophonie visuelle méticuleusement détaillée.
Galerie Rodolphe Janssen,
rue de Livourne, 35, Bruxelles (Belgique), section « Solo » , www.rodolphejanssen.com
Ambitieuse, la proposition de la galerie strasbourgeoise pour son stand se veut une évocation du mythique Train Fluxus, un musée d’art mobile composé de neuf conteneurs qui ont voyagé en Allemagne entre mai et septembre 1981. Dans la lignée du mouvement Fluxus auquel il était associé, Wolf Vostell (1932-1998) s’est efforcé de concevoir une Gesamtkunstwerk (œuvre d’art totale). La galerie présente la peinture Archaï, de la série des « Engel » aux côtés d’autres œuvres majeures de l’artiste comme ce montage photographique, Jesus with TV Heart.
Galerie EAST,
12, rue du Faubourg-de-Pierre, Strasbourg (67), section « ’68 Forward » , www.galerieeast.com
José Loureiro (né en 1961) explore la mécanique du geste et l’autonomie de la couleur. Alliant rigueur et fantaisie, l’artiste navigue aux frontières de l’abstraction et de la figuration. Présentée pour la première fois l’année dernière au Frac Grand Large de Dunkerque, à l’occasion de son exposition personnelle « Croque-couleur », la série « Narcisse » met en scène des corps dansants, silhouettes contorsionnées aux prises avec les limites de la toile.
Galerie Maubert,
20, rue Saint-Gilles, Paris-3e, section « Prime » , www.galeriemaubert.com
Le stand de la galerie anversoise propose une plongée dans l’univers créatif et l’œuvre de Thomas Verstraeten (né en 1986), à travers le film, les photographies et les maquettes de décors d’une mise en scène théâtrale. L’élément phare de la présentation est la réinterprétation d’une pièce réalisée par l’artiste pour sa série de performances « Seefhoek Series », dont le cadre était une réplique de l’hôtel Radisson Blu sur la place Reine Astrid d’Anvers. Ici, le décor est déconstruit et devient une sculpture en forme de collage.
Fred & Ferry,
Leopoldplaats, 12, Anvers (Belgique), section « Discovery » , www.fredferry.com
La série de dessins sur feutre de l’artiste française (née en 1989) sera exposée dans la deuxième partie du stand, en arrière-plan. Léa Belooussovitch s’inspire d’images d’inondations, de tsunamis et de pluies torrentielles trouvées sur Internet dont elle agrandit des détails isolés. Tandis que ces images portent en elles la souffrance humaine, leur transposition sur du feutre dilue leur lisibilité tout en renvoyant aux propriétés protectrices, isolantes et résistantes au feu de ce textile.
Galerie Meessen,
rue de l’Abbaye, 2a, Bruxelles (Belgique), section « Prime » , www.meessen.be
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Art Brussels, dénicheuse de talents
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°784 du 1 avril 2025, avec le titre suivant : Art Brussels, dénicheuse de talents
