L’art africain est loin d’être facile à collectionner. Le marché est truffé de faux et de copies tardives. Voici quelques pistes pour apprendre à se faire l’œil.
Avant de commencer à acheter de l’art africain, il faut s’éduquer. La première étape consiste à aller voir et revoir les beaux objets authentiques dans les musées. À Paris, le musée du Quai Branly et le musée Dapper sont incontournables. Il est souhaitable de compléter ses connaissances par des livres de référence, soit les ouvrages écrits par les spécialistes internationaux des sujets abordés. Enfin, aller chez les bons professionnels et assister aux ventes publiques cataloguées de maisons de ventes de référence permet de progresser.
Les acheteurs chevronnés effectuent un examen logique d’un objet, en regardant si son aspect est cohérent avec son usage et si son état est en conformité avec son époque présumée. L’arrière d’un objet est toujours parlant : parce qu’ils travaillent à partir de photos d’objets vus de face, les faussaires négligent les parties non visibles.
Se fier à son nez : un objet qui dégage une forte odeur de fumée de brousse ne peut pas avoir séjourné pendant cent ans dans un grenier breton ! Il est plus probable qu’il provienne des fumoirs du Cameroun ou du Nigeria, hauts lieux de la contrefaçon en Afrique.
« Les faussaires se servant de nos catalogues pour améliorer leurs connaissances, il y a des caractéristiques signant l’authenticité et l’ancienneté des objets que l’on ne mentionne pas par écrit, mais que l’on partage avec nos collectionneurs », souligne Marguerite de Sabran, expert en arts premiers chez Sotheby’s. Les objets les plus copiés sont aussi les plus connus et les plus appréciés des Occidentaux : figures de reliquaires Byeri Fang, masques Dan ou Punu, etc.
L’usage confère à un objet un aspect altéré qui est la patine d’usage (quasi inimitable), et des marques selon les cas. L’origine d’une pièce, soit son pedigree, apporte souvent une plus-value importante à un objet. C’est un substitut de signature qui rassure l’acheteur. Mais attention aux provenances bidons : soit inventées, soit vraies mais sans valeur parce que mentionnant des noms de collectionneurs peu avisés qui, ne se fiant qu’à leur esthétique décorative, ont acquis des objets médiocres, voire faux. On a les objets qu’on mérite !
Galerie Bernard Dulon, 10, rue Jacques-Callot, Paris VIe, tél. 01 43 25 25 00, www.expertiseartafricain.com
Galerie Schoffel-Valluet, 14, rue Guénégaud, Paris VIe, tél. 01 43 26 83 38
Galerie Ratton-Hourdé, 11, rue Bonaparte, Paris VIe, tél. 01 46 33 32 02
Sotheby’s, 76, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIIIe, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com
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Art africain : Se faire l’œil
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Art africain : Se faire l’œil