PARIS
En optant pour de nouvelles dates en « off » de Paris+, la petite foire consacrée aux scènes artistiques d’Afrique et de ses diasporas en France revendique sa place sur le marché de l’art contemporain.
Paris. Pour sa septième édition, AKAA (pour Also Known As Africa) a choisi de profiter de cette semaine de l’art contemporain pour retrouver la dimension internationale qu’elle avait perdue à cause de la pandémie. « La foire repose à nouveau sur un équilibre entre les galeries du continent africain et les galeries françaises et européennes », confirme Victoria Mann, sa directrice. La sélection de trente-huit galeries regroupe cette année pour moitié de nouveaux exposants, comme la Galerie Backslash (Paris) avec un solo d’un artiste afro-américain de Dallas, Riley Holloway [voir ill.], ou la Kalashnikovv Gallery, venue du Cap (Afrique du Sud), qui présente notamment les œuvres de Turiya Magadlela, dont on avait pu voir une grande installation textile au Palais de Tokyo (dans l’exposition « Ubuntu, un rêve lucide », 2021-2022).
Cette édition voit aussi revenir des marchands qui avaient un temps cessé de participer, comme Ebony/curated (Afrique du Sud). Parmi les piliers de la manifestation, on peut citer Angalia (Meudon), qui a fait le choix de promouvoir exclusivement des plasticiens vivant et travaillant au Congo-Kinshasa, Anne de Villepoix (Paris) et October Gallery (Londres).
La foire, qui a bâti son identité sur le lien avec la culture et le continent africains, se veut par ailleurs un lieu de découvertes. « L’idée, pour les collectionneurs, est de parier sur les talents de demain », explique Victoria Mann. Notons que la taille des stands n’excède pas 50 m2 et que la foire préconise à ses exposants de choisir le nombre d’artistes en fonction de leur superficie, afin de gagner en lisibilité.
Si la possibilité de faire des trouvailles attire des visiteurs, ces derniers sont sans doute rassurés par les noms d’artistes désormais plus établis, par exemple Esther Mahlanghu (Melrose Gallery, Johannesburg), ou Eddy Kamuanga Ilunga (October Gallery, Londres), qui pose à travers ses tableaux un regard critique sur l’histoire de la République démocratique du Congo, et dont la monographie paraît ce mois-ci chez Rizzoli. Ou encore Vitshois Mwilambwe Bondo, auquel on doit la création, en 2019, de la première Biennale internationale d’art contemporain à Kinshasa : la Didier Claes Gallery (Bruxelles) lui consacre l’intégralité de son espace.
La directrice d’AKAA est consciente du rôle que joue ce rendez-vous pour structurer un marché que l’on peut de moins en moins qualifier d’émergent. Pour preuve, les prix. S’ils démarrent autour de 1 000 euros, ils peuvent désormais avoisiner 100 000 euros pour les grands formats.
La foire est aussi réputée pour le climat de convivialité qu’elle a su instaurer depuis sa première année, notamment à travers sa plateforme de rencontres. Et si les visas sont délivrés en temps et en heure, cette édition mise sur la présence de nombreux artistes au Carreau du Temple, notamment celle d’Abdoulaye Konaté, invité pour une installation monumentale dans la nef centrale, ou celle de Nnenna Okore qui s’est vu confier un projet d’exposition. « Nous avons suivi AKAA chaque année et nous aimons beaucoup l’énergie qui s’en dégage, assure l’une des fondatrices de Backslash. Nous y voyons également des visiteurs qui ne viennent pas sur les autres foires. Nous sommes donc ravies d’y participer pour la première fois cette année. »
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AKAA, l’Afrique s’installe au Carreau du Temple
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°596 du 7 octobre 2022, avec le titre suivant : AKAA, l’Afrique s’installe au Carreau du Temple