Litige entre la fondation Bührle et les héritiers d’un vendeur d’un tableau de Monet en 1941

L’objet de la discorde n’est autre que Champs de coquelicots près de Vétheuil (1879) de Claude Monet. Elle appartenait à la famille juive Emden depuis 1920, installée en Allemagne, puis en Suisse. En 1940, alors qu’Erich Emden fuit le nazisme, il revend l’œuvre, héritée de son père décédé un an plus tôt, pour 30 000 francs à un marchand d’art de Saint-Gall, vente qui aurait financé son voyage vers le Chili selon la famille. La toile est revendue par un intermédiaire à Emil Bührle pour 35 000 francs en 1941. Aujourd’hui, d’une valeur de 20,7 millions d’euros, elle est une des pièces maîtresses de la collection impressionniste de la fondation Bührle.

Depuis plusieurs années, le chilien Juan Carlos Emden se bat pour faire reconnaître les droits de sa famille sur ce tableau, vendu à un prix trop faible en situation d’urgence selon lui, et réclame la transparence sur sa provenance. En discussion avec le représentant du petit fils Emden jeudi 2 novembre à Zurich, la fondation a déclaré que la famille « était en possession de moyens financiers considérables [au moment de la vente] qui lui laissaient la possibilité de planifier la vente et de bénéficier de conseils professionnels de marchands d'art réputés ».

Selon la fondation zurichoise, Juan Carlos Emden est resté flou, jeudi, sur ses revendications, et n’a apporté aucune nouvelle preuve au dossier. Néanmoins, elle aurait accepté de poursuivre la discussion. Les deux parties devraient se rencontrer une nouvelle fois prochainement.