Les papiers gouachés offerts par la famille de Matisse, exposés à Nice et au Cateau-Cambrésis

Henri Matisse révolutionne l’art du XXe siècle avec sa technique des papiers gouachés, découpés et collés. A plus de 75 ans, il synthétise la ligne et la couleur en découpant dans du papier gouaché. Les papiers sont le résultat d’une simplification extrême des formes de l’artiste qui lui permettaient de « découper dans la couleur ».

Matisse utilise ses premiers papiers découpés pour la création de couverture de livres : Jazz, un livre réalisé en 1943 sur la couleur, est la première œuvre importante de papiers gouachés de l’artiste.
Ses recherches le mènent au travail du vitrail, dont sa réalisation la plus importante est Fleuve de vie, donnée à l’école maternelle du Cateau (Nord-pas-de-Calais). L’aboutissement de ses recherches est la conception et la création de la Chapelle des Dominicaines de Vence en 1951.

C’est à partir de ces découpes dans le papier que Matisse réalise ses œuvres (maquette de vitraux, de céramiques, de tentures, de livres, de couvertures de livres, de tissus). Plusieurs d’entre elles n’ont jamais été utilisées, en raison de leur très grand nombre, mais elles sont les témoins des recherche de l’artiste.

Le don de la famille Matisse au musée Matisse au Cateau-Cambrésis rassemble 443 des papiers gouachés et découpés non utilisés, conservés par les proches de l’artiste. Le peintre les détruisait au fur et à mesure la plupart du temps, souligne le journal The Independent. La famille a donc longtemps hésité à en faire don. C’est la plus importante donation au musée depuis la collection Tériade en 2008.

Le musée Matisse au Cateau-Cambrésis prévoit une exposition du 3 mars au 9 juin 2013. Les papiers gouachés de Matisse seront complétés par des couvertures de revue de Tériade (maison d’édition qui commanda à Matisse le livre Jazz), des photographies et vidéos de Henri Cartier-Bresson sur l’atelier de Matisse à Vence ainsi que des objets de culte de la chapelle de Vence conçus par l’artiste.

Un don de même ampleur avait été fait par la famille au musée Matisse de Nice.