PARIS [04.04.11] - Les deux juges chargés de l’enquête sur la succession Wildenstein ont envoyé une lettre au ministère des Finances en novembre 2010, évoquant des soupçons de fraude fiscale. Jusqu’à maintenant, Bercy reste très discret quant à ses recherches dans cette affaire.
Enième épisode dans l’affaire Wildenstein. Après le procès de la veuve de Daniel Wildenstein, Sylvia Roth (aujourd’hui disparue), l’ouverture d’une enquête pour des faits de corruption, la saisie à l’Institut Wildenstein, et le procès de la belle-fille du célèbre collectionneur, Liouba Stoupakova, veuve d’Alec Wildenstein, les juges Daïeff et Tournaire chargés de l’enquête sur la succession du collectionneur ont interpellé le ministère des finances selon l’AFP. Dans une lettre envoyée le 23 novembre 2010 et dévoilée la semaine dernière, les magistrats évoquent des soupçons de fraude fiscale lors de la succession Wildenstein.
Dans cette lettre, les juges listent des biens non déclarés, qui comprennent notamment une collection de tableaux, des propriétés au Kenya et aux îles Vierges et la galerie d’art Wildenstein de New York, ainsi qu’un compte bancaire au Japon qui éveille les soupçons, d’après LePoint.fr.
Selon les magistrats Daïeff et Tournaire, chargés de l’instruction pour « abus de confiance » et « blanchiment » ouvert en 2010, cette fraude fiscale représenterait une perte importante pour l’Etat, « le patrimoine évadé dans les trusts apparaissant être d’un montant très significatif ».
Le silence de Bercy dans cette affaire semble agacer les magistrats qui se sont adressés au parquet pour « une ordonnance de soit-communiqué », afin d’élargir le champ d’enquête. Mais sans plainte préalable de l’administration fiscale, le parquet de Paris ne peut rien faire. Or Bercy a jusqu’au 31 décembre 2011 pour porter plainte, avant qu’il n’y ait prescription.
Guy Wildenstein, un des deux fils de Daniel Wildenstein, décédé en 2001, héritier de la dynastie, est un donateur de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007.
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Les magistrats en charge de la succession Wildenstein poussent Bercy à agir
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Abonnez-vous dès 1 €La Chanteuse de café-concert (détail, 53 x 35cm) d’Édouard Manet fait partie des tableaux manquants de la succession Rouart. Son estimation : autour de 15 millions d'euros. Photo D.R.