Les Journées Internationales du Film sur l’Art reviennent en force au Louvre

D’année en année les Journées internationales du film sur l’art (JIFA) organisées par le musée du Louvre prennent de l’ampleur. Elles n’ont pas (encore) la notoriété et l’importance du festival de Montréal (FIFA) mais elles sont maintenant fermement installées dans le paysage des festivals de documentaires et de films sur l’art. Contrairement à Montréal, les JIFA ne sont pas une compétition avec jury et palmarès ; elles ambitionnent plutôt de faire découvrir des courts et longs métrages peu diffusés dans les grands réseaux et de susciter des débats à l’issue des projections.

Chaque année, une personnalité éminente est invitée, l’occasion de projeter ses films et d’un dialogue avec la salle. C’est ainsi que le documentariste Frédérick Wiseman (2011) ou les réalisateurs Wim Wenders (2016), Claire Denis (2020) et Alain Jaubert (2021) ont été les invités d’honneur des précédentes éditions.

Pour cette 15e édition, le festival reçoit le cinéaste, photographe, écrivain et directeur du Fresnoy, Alain Fleischer. Plusieurs de ses films seront ainsi projetés notamment Naissance d’un musée : le Louvre-Lens (2014), La Grande Galerie du Louvre (1989) et L’art d’exposer : le Musée Condé à Chantilly (1982). Ce dernier sera diffusé dimanche 23 janvier à 16h15, suivi d’une conversation entre Alain Fleischer et le critique d’art Philippe Dagen.

Parmi la vingtaine d’autres films diffusés, les artistes en sont le plus souvent les acteurs, ce qui explique le thème principal de cette édition (« Être artiste »). On peut ainsi voir J’ai retrouvé Christian B. (2020), Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard (2007) et Le Roi Rodin (2003) consacrés respectivement à l’artiste Christian Boltanski disparu l’été dernier, au célèbre réalisateur et au maître inventeur de la modernité en sculpture. Plusieurs films inédits font la part belle aux arts sous toutes leurs formes. Le mont Fuji vu d’un train en marche (2021) fait dialoguer calligraphie, danse et gravure sur pellicule. Le chorégraphe Jérôme Bel (Être Jérôme Bel, 2019), le plasticien Dani Karavan (High Maintenance : The Life and Work of Dani Karavan, 2021) et le peintre Patrice Giorda (Patrice Giorda, une scénographie intime, 2020) témoignent qu’un film sur l’art peut aussi être une œuvre d’art. 

Un hommage particulier est rendu à Michel Laclotte (1929-2021), directeur du Musée du Louvre entre 1987 et 1994 et à l’origine de la création de l’Auditorium du Louvre. Ce dernier porte dorénavant son nom. Un documentaire-entretien entre lui et le spécialiste de la peinture du Moyen Âge Charles Sterling (Charles Sterling, un chasseur dans la nuit médiévale, 1990) est projeté le vendredi 28 janvier à 12h30. 

Cette année, Pascale Raynaud, responsable de la programmation des JIFA ne s’interdit pas un petit pas de côté avec un focus particulier sur le marché de l’art sous l’Occupation, une préoccupation importante du musée. Pas moins de trois films sont projetés : Renoir et la petite fille au ruban bleu (2019), Le marché de l’art sous l’Occupation (2021) et Une collection d’art et de sang – Le catalogue Goering (2020). 

Un focus sur la relation entre le cinéma et l’archéologie étudie comment les méthodologies et les théories de l’archéologie influencent le cinéma et les pratiques de certains cinéastes. Deux films récents, The Village Detective (2021) et Wild Girl (2021), sont notamment à découvrir.