PARIS [10.07.15] - Depuis six mois Thomas Grenon assure par intérim la présidence du Muséum national d’histoire naturelle. Le choix pour lui succéder de Bruno David, président du conseil scientifique du Muséum, par la commission scientifique chargée de proposer des candidats aux ministères de tutelle de l’établissement attend toujours d’être avalisé ou non par le gouvernement.
Le mandat de Thomas Grenon (depuis 2010) à la présidence du Muséum national d’histoire naturelle s’est achevé en décembre 2014. Pourtant il est toujours en poste et en assure l’intérim. C’est que la nomination d’un nouveau président à la tête de l’établissement qui chapeaute le Muséum, le Musée de l’Homme et le Parc Zoologique de Paris, embarrasse ses deux tutelles : le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieure et de la Recherche, et le ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie.
La réforme des statuts de l’établissement public qui prévoit de porter un scientifique à la tête de l’établissement a tardé elle-même à être promulguée. Le décret date du 1er octobre 2014 alors que cette question de refonte des statuts se posait déjà en 2013. L’article 6 du décret qui stipule la constitution d’une commission « appelée à émettre un avis sur les candidatures à la fonction de président du Muséum », a tout autant mis du temps à être mis en oeuvre puisque ce n’est que début juin 2015 que cette commission consultative s’est enfin réunie.
Autour de la table se sont réunis conformément à cet article: trois représentants d’organismes d’enseignement supérieur ou de recherche (Alain Fuchs - président du CNRS -, Frédéric Dardel - président de l’université Paris Descartes -, Philippe Cury - directeur de recherche pour le développement - ) ; trois membres désignés par le conseil scientifique du MNHN (Guillaume Lecointre, Nathalie Machon – professeurs au MNHN - , Jean-Denis Vigne – directeur de recherche CNRS -) ; et trois personnalisés qualifiées (Marion Guillou - présidente de l’Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France -, Yves Coppens - professeur au collège de France -, Martine Hossaert - Directrice adjointe scientifique à l’INEE -).
Après avoir auditionné six candidats, dont Thomas Grenon candidat à sa propre succession en tant que polytechnicien, les neuf membres de cette commission ont choisi à l’unanimité Bruno David, Président du conseil scientifique du Muséum et directeur de recherche au CNRS en Biogéosciences. Alors que la commission pouvait proposer jusqu’à trois noms, elle s’est limitée à un seul nom. Depuis, ni Ségolène Royal qui a reçu Bruno David, ni Najat Vallaud-Belkacem n’ont acté cette proposition qui doit être validée par décret présidentiel.
A l’Élysée et Matignon où l’on a reçu Thomas Grenon, on est bien embarrassé. On aimerait bien reconduire l’intéressé qui n’a pas démérité mais cela serait un désaveu de l’avis de la commission scientifique pouvant entraîner une levée de protestations au sein même du Muséum, d’un autre côté on a rien à lui proposer.
À trois mois de l’ouverture du musée de l’Homme, on peut cependant supposer qu’une décision aura été prise d’ici là en conseil des ministres. Le prochain n’aura pas lieu avant la deuxième quinzième d’août. Autrement dit, le temps peut être, de prendre une décision.
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L’embarrassante nomination du nouveau président du Muséum
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Abonnez-vous dès 1 €La perspective du Jardin des plantes vers la galerie de l'évolution © Photo Benh - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0