PEKIN (CHINE) [12.05.09] - Le journal China Daily recense sur son site les oeuvres chinoises les plus précieuses conservées dans des musées étrangers. Le château de Fontainebleau et le musée Guimet sont pointés du doigt. Un épisode de plus dans la bataille des autorités chinoises pour récupérer les objets d’art sortis selon elles, illégalement, de son territoire.
La Chine ne cesse de batailler pour rapatrier ses objets culturels pillés. China Daily vient d’ouvrir une rubrique recensant quelques-unes des plus importantes œuvres chinoises, conservées à l’étranger. « China’s lost treasures in overseas museums » (Les trésors perdus de la Chine dans les musées étrangers) répertorie certaines des œuvres les plus emblématiques de l’art chinois, exilées en occident.
Depuis quelques temps le gouvernement chinois a augmenté les dépenses consacrées à la protection du patrimoine culturel et à la recherche archéologique. Après avoir fustigé la vente chez Christie’s des bronzes chinois volés dans le Palais d’été de Pékin en 1860, puis la vente chez Beaussant-Lefèvre d’un autre objet pillé, l’Administration d’Etat du patrimoine culturel de Chine (SACH) a décidé d’augmenter sa vigilance et d’imposer des limites aux rentrées et aux sorties de Chine d’objets d’art par les maisons de vente.
Alors que de nombreux pays tentent de récupérer ponctuellement ce qu’ils estiment être des biens volés, la Chine emploie les grands moyens. Elle en dresse l’inventaire minutieux, elle identifie et localise chaque objet, comme on recollerait un à un les morceaux d’une porcelaine brisée. A travers cette façon de matérialiser, de faire exister individuellement chaque objet, c’est une véritable opération de reconquête et de revanche sur l’histoire qui prend forme.
Le journaliste du China Daily divise les cibles en deux catégories : le Royaume-Uni et les Etats-Unis, d’une part, qui possèdent le plus grand nombre d’œuvres chinoises, et la France, d’autre part, qui a droit à une section pour elle toute seule. Selon China Daily, la France est deuxième sur la liste des pays qui détiennent le plus d’objets chinois sortis illégalement.
China Daily montre ainsi du doigt une pagode de bronze qui se trouve au Château de Fontainebleau, dans la fameuse salle chinoise créée par l’Impératrice Eugénie. Cette salle a été constituée en 1863, d’objets d’art rapportés de Chine après le sac du palais d'Été lors de l'expédition franco-anglaise de 1860ou donnés par les ambassadeurs de Siam. La légende précise que les dragons de la pagode proviennent du trône impérial du Palais d’été. La page s’ouvre sur la photographie d’un bronze zoomorphe, le Zun Camondo, un récipient à alcool en forme d’éléphant conservé au musée Guimet. Dans les légendes, le journaliste ne manque pas de souligner la rareté et la valeur historique inestimable de ces pièces, essentielles pour la compréhension de « notre » histoire.
Les mesures prises par le gouvernement chinois en faveur de la protection du patrimoine national passent non seulement par un durcissement des lois concernant les sorties de biens culturels, mais aussi par ce type de dénonciation.
China Daily, contrôlé par l’Etat, est un des plus importants journaux du pays. Sa ligne éditoriale soutient les initiatives du Parti Communiste Chinois.
Légende image : Une copie des " Admonitions of the Instructress to the Court Ladies", actuellement conservée au british Museum. © China Culture.org
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Le site web de China Daily ouvre une rubrique dédiée aux objets d’art (illégalement) sortis de Chine
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