PARIS [23.11.09] – La commission Juppé-Rocard propose d’investir 35 milliards d’euros dans le cadre du « Grand Emprunt » . Mais le rapport reste flou sur les moyens et les ressources alloués à la numérisation culturelle, alors que Frédéric Mitterrand demande 753 millions d’euros pour celle-ci.
Alain Juppé et Michel Rocard ont rendu leur rapport sur le grand emprunt au président Sarkozy, le 19 novembre. La commission souhaite allouer 35 milliards d’euros à l’innovation et aux hautes technologies, dont 4 milliards d’euros pour le numérique. Il semble que ces fonds concerneraient davantage les outils du numériques (logiciels, équipements, technologie) que la numérisation à proprement parler. Plutôt que de créer une agence spécifique chargée de la numérisation, la commission préconise de doter l’Agence nationale de la recherche (ANR) de 2 milliards d’euros, pour des projets très divers, allant du développement d’ordinateurs super-calculateurs à la création de contenus de santé, d’éducation, de justice, mais sans définir précisément les fonds accordés au culturel.
La commission insiste sur la mise en place de partenariats public-privé auxquels un fonds de numérisation pourrait allouer des budgets pour des projets d’innovation. Ce financement mixte est une des clés de voûte du grand emprunt.
Depuis plusieurs semaines, on savait que la Culture ne serait pas une des premières bénéficiaires des préconisations de la Commission. Alain Juppé en particulier souhaite que le grand emprunt provoque un effet de levier, pas qu’il entraîne des dépenses récurrentes de fonctionnement. Or l’ancien Premier ministre craint que les projets culturels mènent à une telle situation.
Le 20 novembre, lors de la séance d’ouverture du 2e Forum d’Avignon au Palais des Papes, Frédéric Mitterrand a fait entendre sa voix, souhaitant que 753 millions d’euros du grand emprunt soient alloués à la numérisation des contenus culturels. Une somme qui comprend la numérisation de l’ensemble du patrimoine français : bibliothèques, œuvres des musées, archives de l’Institut national de l’audiovisuel, etc.
Pour ce chantier colossal, le ministre de la Culture n’élude pas un possible partenariat avec Google mais nuance dans des propos rapportés par Reuters : « Nous ne devons ni croire que les vainqueurs soient déjà connus et que nous n’ayons plus qu’à écrire leur histoire, ni donner dans la parodie du sursaut national » . Le président de la République doit maintenant statuer sur les propositions de la commission Juppé / Rocard.
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Le rapport sur le Grand Emprunt reste flou sur la numérisation culturelle
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Abonnez-vous dès 1 €Alain Juppé et Michel Rocard © D.R.