Le Prix Joan Miró décerné au franco-algérien Kader Attia

Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 11 octobre, la directrice de la fondation, Rosa Maria Malet et Elisa Durán, directrice générale de la Fondation « la Caixa » ont dévoilé le nom du lauréat 2017 du prix Joan Miró. C'est l'artiste franco-algérien né à Dugny en Seine-Saint-Denis, Kader Attia, qui remporte la somme de 70 000 euros et se verra remettre un trophée spécialement conçu par le designer André Ricard. Une exposition lui sera consacrée en 2018 à la Fondation Joan Miró, dans la ville de Barcelone où il a vécu et étudié l'art quelques années durant sa jeunesse.

Kader Attia a déjà vu son œuvre récompensé par de nombreux prix, dont le Prix Marcel-Duchamp en 2016. Pour l'occasion, il présentait son installation Reflecting Memory au Centre Pompidou, aux côtés des œuvres des trois autres finalistes. En 2016 également, Kader Attia recevait le prix de la Fondation Ruth Baumgarte, à Berlin - la ville où l'artiste vit et travaille actuellement. Auparavant, en 2008, il avait reçu le prix de la Biennale du Caire lors de sa 11e édition.

Le travail de l'artiste formé à l'École Supérieure des Arts Appliqués et l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris a par ailleurs bénéficié de nombreuses expositions partout dans le monde. Il a été exposé à la Tate Britain à Londres ou au MoMA, au Guggenheim à New York, au Museum of Contemporary Art Australia à Sydney, KW Institut de Berlin et en 2012, une exposition monographique lui était consacrée au Musée d'art moderne de la Ville de Paris (MAMVP) sous le titre « Kader Attia, Construire, déconstruire, reconstruire : le corps utopique. »

Il a présenté ses installations, toujours autour des thématiques telles que la réappropriation de mémoires traumatiques, lors de nombreuses manifestations : à la Documenta 13 de Kassel, à la Biennale de Lyon de 2015 avec Les Oxymores de la Raison et plus récemment lors de la 13e édition de la Biennale de Sharjah. Il fait également partie des artistes présents à la dernière Biennale de Venise avec son installation Narrative Vibrations qui s'articule autour d'une réflexion sur la voix, présentée jusqu'au 26 novembre 2017.

Le jury, formé de professionnels reconnus, était composé cette année de : Iwona Blazwick, directrice de la Whitechapel Gallery (Londres), Magnus af Petersens, directeur du Bonniers Konsthall de Stockholm, le Français Alfred Pacquement, ex-directeur du Musée national d’art moderne, Nimfa Bisbe, responsable des collections de la Fondation « la Caixa », Rosa Maria Malet, la directrice de la fondation.

Le prix est décerné tous les deux ans à un artiste vivant pour l'originalité et la qualité de son travail. Les années précédentes, il a été remis au Danois Olafur Eliasson, à la Britannique Mona Hatoum , à la Suisse Pipilotti Rist, à l'Américaine Roni Horn et à l'artiste conceptuel espagnol Ignasi Aballí.