LONDRES (ROYAUME-UNI) [19.05.10] – Le prince Charles est accusé d’avoir joué un rôle dans la faillite d’un vaste projet architectural à Londres. Des documents prouvent qu’il a fait pression sur la famille royale qatarie qui soutenait le projet pour qu’elle y renonce.
Le Prince Charles est taxé d’avoir participé volontairement à l’échec d’un projet architectural d’envergure de rénovation des Chelsea Barracks – anciens baraquements militaires reconvertis en logements – conçu par l’architecte Lord Rogers et financé en partie par la famille royale du Qatar, rapporte The Independent.
L’accusation intervient dans le cadre d’un procès intenté par Nick et Christian Candy, les magnats de l’immobilier de luxe, promoteurs du projet. Ceux-ci réclament une indemnisation de 81 millions de livres – environ 94,5 millions d’euros – pour violation de contrat après que leur partenaire, Qatari Diar, ait renoncé au projet suite aux plaintes du Prince Charles qui qualifiait le projet « d’horreur ».
En avril 2009, le Prince protestait déjà contre le projet de Rogers le qualifiant de « vandalisme urbain ». A l’époque, l’affaire avait fait couler beaucoup d’encre et la presse britannique accusait le prince d’outrepasser son rôle constitutionnel en interférant dans le projet qui devait être examiné par le Conseil municipal de Westminster.
D’après The Guardian, la famille royale qatarie a été contrainte de renoncer au projet, officiellement pour des « raisons politiques et diplomatiques » après que le Prince Charles l’ait exhorté à abandonner lors d’une rencontre en mai 2009. Des documents judiciaires prouvent également que le prince a rencontré deux des examinateurs du projet, Sir Simon Milton, adjoint au maire de Londres et Robert Davis, un conseiller municipal de Westminster.
Le prince Charles avait suggéré de réfléchir à une solution intermédiaire, et a même proposé comme nouveau maître d’œuvre un de ses architectes préférés, Quinlan Terry, connu pour son style néo-classique apprécié par le prince.
Pour l’avocat des Candy, il s’agit d’une pure violation de contrat. Le maire de Londres et le conseil de Westminster étaient favorables au projet et il n’y avait pas de raison pour qu’il le rejète. Qatari Diar doit donc s’acquitter des 81 millions de livres qui ont servi à l’acquisition du terrain et à la planification du projet. Selon le représentant de Qatari Diar, le paiement dépendait de l’autorisation du conseil et du maire. Et par conséquent, la société avait le droit de mettre fin au contrat.
Le procès se poursuit jusqu’à fin mai 2010.
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Le prince Charles accusé d’avoir fait échouer un projet architectural à Londres
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Abonnez-vous dès 1 €Prince Charles - photographe : Paul Morse - © The White House website