PARIS [18.10.13] – Le Musée d’Orsay et le mouvement ATD-Quart Monde sont parvenus à un accord concernant le litige sur l’expulsion d’une famille défavorisée qui visitait l’institution. Les vigiles ont été mis hors de cause, et la plainte a été abandonnée par les demandeurs, suite à l’avis rendu par le Défenseur des droits.
L’association ATD Quart Monde, qui avait poursuivi le Musée d’Orsay pour le compte d’une famille sommée de quitter les lieux en raison de son odeur, a finalement abandonné sa plainte en signant un accord de médiation.
L’expulsion le 26 janvier 2013 de cette famille défavorisée, qui bénéficiait d’une visite guidée gratuite du Musée d’Orsay, avait choqué. Cette expulsion avait été justifiée par le fait que l’odeur des membres de la famille était incommodante pour les autres visiteurs. Prise sous l’aile de l’association ATD-Quart Monde qui leur avait offert la possibilité de visiter le musée, le couple et l’adolescent concerné avaient porté cette affaire en justice par une plainte déposée par le mouvement. Ce dernier arguait que la famille avait été victime d’une discrimination liée à leur précarité sociale.
Selon les propos de Dominique Baudis, Défenseur des droits (autorité administrative indépendante chargée de défendre les droits des citoyens face aux administrations), cet accord indiquerait que la famille et leur accompagnateur « ont été victimes d’une situation d’exclusion regrettable », mais qu’ « aucune faute de nature juridique ou déontologique n’a pu être établie ou imputée au personnel du Musée d’Orsay. »
Qualifiant cette issue de « résultat très positif qui met un point final à ce litige », il a précisé que « le Musée d’Orsay développe depuis plusieurs années une politique active d’accueil des personnes défavorisées leur permettant d’accéder à la culture », une démarche soutenue par l’association ATD-Quart Monde, qui travaillera à « sensibiliser le personnel pour éviter les traitements différents et la stigmatisation ». A la suite de cette médiation, le musée et l’association sont ainsi encouragés à « maintenir leur collaboration. »
Selon l’association, l’avis rendu par le Défenseur des droits montre bien que « l’état de la réflexion et des textes ne permet pas actuellement de sanctionner ce type de comportements ». Aussi, elle plaide pour que la discrimination relative à la « précarité sociale » soit introduite dans le Code Pénal, parmi les 19 chefs de discrimination déjà consacrés. Elle a déposé jeudi 17 octobre 2013 un livre blanc au président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, et au Défenseur des droits, Dominique Baudis, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère.
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Le Musée d’Orsay et le défenseur de la famille expulsée par les vigiles ont signé un accord de médiation
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Abonnez-vous dès 1 €Façade du Musée d'Orsay - © Photo Sanchezn - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0