Raymond Depardon est prolixe en édition de livres, d’expositions et réalisation de films. Un an à peine après Les Habitants sort, le 29 novembre au cinéma, 12 Jours, qui porte sur le prolongement ou non de l’internement sous contrainte.
Film marquant à ranger dans la veine de San Clemente, Urgences et Délits flagrants et plus généralement dans une filmographie qui ne perd pas son souffle, contrairement à ses dernières expositions peu convaincantes. Avec « Traverser », la Fondation Cartier-Bresson nous réconcilie toutefois avec le photographe. Sa vision de l’œuvre, depuis les premières photos à la ferme du Garet, ses entretiens avec lui et les contraintes des espaces réduits de la fondation donnent l’exposition la plus réjouissante depuis bien longtemps sur Raymond Depardon. Par le choix d’abord des formats réduits des photos, qui tranchent avec les grands formats auxquels le photographe semblait avoir pris goût. L’écriture photographique de Depardon trouve dans ce format sa force et son éloquence. Elle résonne si bien avec ses textes, cette « écoute de soi » qui vient ici régulièrement s’intercaler entre les tirages. En une quarantaine d’images, dont une dizaine sont inédites, « Traverser » fait entendre sa voix et montre ce qui fait de lui un grand photographe. Si l’exposition ne se veut pas une rétrospective, sa construction à partir de quatre notions récurrentes de son travail forme une synthèse percutante. La terre natale mise en dialogue avec le voyage, puis la douleur avec l’enfermement, développe un récit feutré que l’on pourrait reprendre d’ailleurs plus sous l’angle de la crainte des situations d’enfermement.
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Le meilleur de Depardon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Le meilleur de Depardon