TANLAY (BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE) [12.12.16] - Le département de l’Yonne a décidé de ne pas renouveler le bail qui le liait au château de Tanlay, où le centre d’art organisait des expositions chaque été depuis cinquante ans.
C’en est fini du centre d’art de Tanlay, un lieu historique de la culture artistique du Tonnerrois qui a notamment contribué à mettre l’art africain contemporain sur le devant de la scène. Les locaux qu’il occupait, dans le château de Tanlay, ont dû être libérés vendredi 9 décembre dernier après la décision du conseil départemental de mettre un terme au bail qui le lie à ce château de propriété privée, rapporte L’Yonne Républicain. Le département de l’Yonne, qui explique ce choix, par des questions budgétaires, mais aussi de politique culturelle, dit vouloir « porter ses efforts sur la mise en valeur et l’animation du château de Maulnes, acquis en 1997 ».
Ces « efforts » représentent 56 000 euros, soit le budget alloué au centre d’art en 2016. A cela, il fallait ajouter une contribution de la part de la galerie Vallois. Contacté par Le Journal des Arts, Robert Vallois a confirmé l’implication de la galerie « depuis de nombreuses années, par des prêts d’œuvres d’artistes importants, ou moins connus, tels que les nombreux artistes béninois contemporains exposés lors de la dernière édition ». Il a exprimé sa « grande tristesse » de voir la fermeture de « ce lieu qui a beaucoup contribué au développement et à la diffusion de l’art en région avec des expositions très prestigieuses ».
Le centre d’art venait de clôturer une exposition qui revenait sur sa genèse, soit cinquante ans d’histoire. Avec 80 grands noms de l’art contemporain et des artistes béninois, « L’exposition des 50 ans des centres d’art », comme elle s’intitulait, avait attiré cet été 3 900 visiteurs.
Née de l’initiative de Louis Deledicq -désormais vice-président de la fondation Jean Dubuffet-, en 1965, le centre d’art ou « chemin de la création » s’était d’abord installé au château d’Ancy-le-Franc. Après la vente de ce château en 1981, les expositions d’été s’étaient déplacées dans les communs du château de Tanlay, témoin de l’architecture de la Renaissance en Bourgogne. Dès 1984, à l’occasion de la première exposition, Louis Deledicq présente les dessins de Picasso, Giacometti, Matisse, l’avant-garde russe, mais aussi de nombreux artistes africains, à l’image du peintre béninois Cyprien Tokoudagba, qui a été invité à plusieurs reprises pour réaliser des installations in situ. En 1998, Jacques Py avait succédé à Louis Deledicq en donnant le ton de la programmation avec « Champ des illusions », une exposition qui rassemblait Djeerd Alkema, François Loriot, Chantal Melia, Markus Raetz et Bernard Voïta.
Il faut cependant distinguer le centre d’art de Tanlay du centre d’art contemporain rattaché depuis 2014 à L’Yonne en scène, une association portée par le conseil départemental et présidée par Isabelle Froment-Meurice (également vice-présidente du Conseil départemental de l’Yonne). Ce centre d’art contemporain ne dispose pas d’espaces d’expositions mais du Bento, « un véhicule aménagé en espace d’exposition qui sillonne le département de l’Yonne à la rencontre des publics et présente deux expositions par an ».
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Le Centre d’art de Tanlay ferme ses portes au lendemain de son cinquantième anniversaire
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Abonnez-vous dès 1 €La cour du château de Tanlay © Photo Centreartyonne - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0