ROME (ITALIE) [20.08.08] - Des déclarations du ministre de la Culture italien, Sandro Bondi, ravivent le débat autour de l'art et de l’architecture contemporains vivement critiqués par de hauts fonctionnaires italiens.
Le ministre de la Culture italien Sandro Bondi a offusqué la communauté artistique italienne par des propos tenus mi-août : « Je peine à reconnaître la beauté de l'art contemporain. Lorsque je visite une exposition, je prétends la comprendre, comme beaucoup. Mais honnêtement, je ne comprends pas. » Plus tard, le ministre a cependant nuancé son propos : « Nous vivons à une époque privée de spiritualité et donc de beauté. »
Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions de la part de la communauté artistique italienne « malmenée » depuis plusieurs semaines par le gouvernement italien. Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a en effet déjà critiqué le projet de construction d'un gratte-ciel à Milan par l'architecte américain Daniel Libeskind. Lui préférant une architecture classique, M. Berlusconi a regretté l'absence d'ambition et de cohérence urbaine des plans dévoilés par l'architecte. Le maire de Rome, Gianni Alemanno, avec le soutien du sous-secrétaire à la culture, Francesco Maria Giro, s'est de son côté opposé à l'ouverture du nouveau musée de facture ultra-contemporaine destiné à accueillir l'autel de la paix d'Auguste (Ara Pacis Augustae). Dans ce climat d’opposition à la création contemporaine, un élu régional de Bolzano, située dans le nord du pays, a même entamé une grève de la faim à la fin du mois de juillet pour protester contre l’accrochage, au musée d'art moderne de la ville, d'une grenouille crucifiée, œuvre d'un artiste allemand.
Ces manifestations d’opposition vont pourtant à l’encontre des mesures préconisées par un rapport remis à la fin du mois d’avril au ministère de la culture pour développer et soutenir la création contemporaine en Italie. Ce rapport a été rédigé par une commission créée en novembre 2007 par le précédent ministre de la culture, Francesco Rutelli, et présidée par Walter Santagata, professeur d'économie culturelle à l'université de Turin, l’analyse du secteur de l'art contemporain ayant été déléguée à Angela Vettese, professeur d'histoire de l'art et conservatrice, et Pier Luigi Sacco, professeur d'économie culturelle. Les conclusions réunies dans ce Livre blanc sur la créativité italienne préconisent notamment de nouvelles mesures de soutien aux jeunes artistes italiens, dont la multiplication des résidences d'artistes, des bourses et des mesures fiscales favorisant la compétitivité des galeries. Le rapport insiste sur la nécessité d'une action rapide d'aide à la création. Ce que ne semble pas prête à décider une partie de la classe politique actuelle... (Sources : The Guardian / La Stampa)
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L'art contemporain à nouveau secoué par le gouvernement italien
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