Art Contemporain - Une fée serait-elle venue donner vie et couleurs à la fontaine de pierre du jardin de la Villa Médicis ? De délicats poissons translucides et colorés, en verre de Murano, ont surgi des flots de son bassin, tandis qu’au sommet de la fontaine, une boule rose en forme de sein semble faire jaillir du lait pour leur donner vie.
Cette œuvre drôle et poétique, signée par Laure Prouvost (née en 1978) a été produite pour la Villa, à l’occasion de son exposition « Le chant des sirènes ». Après son exposition « Histoires de pierres » l’an dernier, l’Académie de France à Rome poursuit en effet son exploration des éléments par une invitation au voyage autour du thème de l’eau. Près de 30 artistes contemporains internationaux, dont une dizaine d’entre eux ont produit des pièces spécialement pour l’événement, entraînent le visiteur à suivre le cycle de l’eau. Leurs œuvres envoûtantes font l’effet des chants de sirènes résonnant aux oreilles des compagnons d’Ulysse. Ainsi, dès la première salle, le visiteur plonge dans l’élément liquide, et ses repères de terrien se troublent : sur les murs, se déploient les étranges paysages des fonds marins de la mer Égée d’un artiste des Cyclades, Yannis Maniatakos (1935-2017), peints sous l’eau. Les formes se brouillent, le rouge et le jaune disparaissent au fur et à mesure que l’on descend plus profondément. Plus loin, c’est la « sirène archéologue » lituanienne Emilia Skarnulyte (née en 1987) qui attire le visiteur, caméra à la main, jusque dans les profondeurs marines du golfe de Naples. Au long de l’exposition, on s’inquiète de l’urgence écologique et de l’exploitation de l’eau. On découvre des histoires de nymphes. On pleure aussi ; on devient goutte. L’exposition s’achève en dehors du palais, dans la glypsothèque, au milieu des moulages antiques. On y découvre des vestiges aux couleurs des flots d’une mystérieuse civilisation engloutie, imaginée par l’artiste tunisienne Aïcha Snoussi (née en 1989)… La nôtre, un jour ?
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La Villa Médicis sous les flots
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : La Villa Médicis sous les flots