Assemblages - Pier Paolo Calzolari, né à Bologne en 1943, faisait-il partie du groupe italien Arte povera – Jannis Kounellis, Giuseppe Penone, Giovanni Anselmo ou encore Mario Merz, tous réunis en 1967 par le très célèbre – et très bavard – critique d’art Germano Celant ? La réponse de l’histoire de l’art est sans appel – oui.
Pourtant, la manifestation que lui consacre le Nouveau Musée de Monaco montre un créateur qui, malgré certaines accointances avec ses pairs – des lettres en néon, le bois noir comme le charbon, le plomb – a choisi un trajet singulier. De fait, si les œuvres d’autres membres du groupe sont en résonance avec les revendications sociales de l’époque, celles de Calzolari forment un univers très personnel où au politique se substitue le poétique, aux déclarations, le mystère. On reste stupéfait face à cet inventaire à la Prévert : une feuille de tabac séchée fixée sur un ruban de plomb, une feuille de trèfle posée sur un tissu ou une bougie qui se consume sur un plateau recouvert de givre. Tous ces objets et ces matières donnent lieu à des assemblages ou à des mini-installations d’un raffinement extrême. L’accrochage sur les trois étages de la Villa Paloma, ce lieu qui a gardé son aspect intimiste, s’adapte parfaitement à la discrétion qui émane des œuvres de Calzolari. Alors, art pauvre, la production plastique de l’artiste italien ? Sans doute, quand on observe ces choses de peu, capables de faire jaillir une émotion. Encore faut-il, comme l’affirmait Mozart, savoir mettre côte à côte des notes qui s’aiment.
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La poésie minimaliste de Calzolari
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : La poésie minimaliste de Calzolari