PARIS [23.09.15] - Une juge parisienne entend faire expertiser deux oeuvres de Picasso, au centre d'une enquête pour vol qui vaut une mise en examen pour recel à un marchand d'art suisse, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
Dmitri Rybolovlev, qui les avait acquises en 2012, a accepté de les remettre jeudi aux enquêteurs de la PJ parisienne, a-t-on par ailleurs indiqué dans l'entourage de l'homme d'affaires russe, également propriétaire de l'AS Monaco. Moyennant 27 millions d'euros, il avait acheté en 2012 une "Tête de femme" et une "Espagnole à l'Eventail", auprès de ce marchand d'art, Yves Bouvier, mis en examen le 14 septembre pour recel.
Dmitri Rybolovlev est partie civile dans ce dossier, estimant avoir été victime d'une escroquerie, ayant acquis ces tableaux de bonne foi sans savoir qu'ils avaient pu être volés.
Cette enquête avait été déclenchée par une plainte déposée en mars 2015 par une belle-fille de l'artiste, Catherine Hutin-Blay, fille de Jacqueline Picasso. Selon elle, les tableaux lui avaient été volés.
Elle les pensait entreposés dans une entreprise spécialisée de Gennevilliers, où étaient stockés des oeuvres et des objets appartenant à Pablo Picasso et sa deuxième épouse après la vente de leur maison de Mougins (Alpes-Maritimes) en 2008.
Entendu en mai, un autre marchand d'art, relation d'affaires d'Yves Bouvier, qui avait vidé la maison de Mougins à la demande de Catherine Hutin-Blay, a expliqué avoir alors rempli "14 semi-remorques" de ce qu'il avait décrit comme le "capharnaüm" de la propriété, a rapporté à l'AFP une source proche du dossier. Il avait affirmé que les deux oeuvres litigieuses ne se trouvaient pas parmi les oeuvres déménagées, même s'il avait concédé ne pas avoir fait d'inventaire.
Catherine Hutin-Blay a expliqué à la juge d'instruction que ses soupçons étaient apparus dès 2012 quand elle s'était dans un premier temps vu refuser l'accès à l'entrepôt où étaient stockés les biens déménagés de Mougins.
Ses doutes avaient pris corps en 2014 quand un restaurateur brésilien lui avait dit avoir travaillé sur les deux oeuvres litigieuses, à la demande du marchand d'art qui avait déménagé la maison de Mougins. C'est après cette restauration qu'ils auraient été vendus à Dmitri Rybolovlev par Yves Bouvier.
De son côté, celui-ci affirme sa bonne foi. Il explique avoir acheté ces deux portraits à la gouache, ainsi que 58 dessins à l'encre, auprès d'un trust du Lichtenstein "présenté comme étant celui de Catherine Hutin-Blay".
Une version contestée par l'intéressée dans un communiqué: elle y assure n'avoir "jamais donné son consentement ni reçu de paiement" pour les ventes des deux tableaux, réalisées "à son insu".
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La justice veut faire expertiser deux Picasso au centre d'une enquête pour vol
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Abonnez-vous dès 1 €Dmitri Rybolovlev (à gauche), le milliardaire russe président du club de football de l'AS Monaco - © Photo Francknataf - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0
Yves Bouvier (à droite), marchand d'art et fondateur de la société immobilière SCI R4 © Vanessa Franklin / R4