PARIS [03.10.13] – La CGT Archives conteste dans un rapport détaillé les propositions d’Agnès Magnien, directrice des Archives Nationales, pour le réaménagement du quadrilatère dans le Marais. Selon les syndicats, tout l’espace libéré par le déménagement des archives à Pierrefitte-sur-Seine doit être consacré à la réaffectation des documents et des collections.
Dans un rapport intitulé « Réponses aux véritables besoins des Archives nationales pour les 30 prochaines années », que Le Journal des Arts a pu consulter, la CGT conteste les propositions qu’Agnès Magnien, directrice des Archives Nationales s’apprête à communiquer à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture. Il propose un contre-projet remettant en cause les propositions de réaffectation des espaces laissés libres par le déménagement des archives postérieures à la Révolution à Pierrefitte-sur-Seine. Comme l’a relevé également notre confrère du Monde, le devenir du quadrilatère alimente les tensions entre la direction et les représentants du personnel.
La fronde avait commencé en 2010 au moment du projet avorté de la Maison de l’Histoire de France, qui devait alors s’installer dans les locaux des archives dans le Marais. Le devenir de cet ensemble d’hôtels particuliers du XIVe au XXe siècle rallume la polémique. Selon la CGT, Agnès Magnien, aurait nettement sous-estimé les espaces nécessaires au redéploiement des collections et le coût de l’opération. L’étude de la directrice des Archives Nationales estime à 20 millions d’euros le montant des travaux contre 48,6 millions pour la CGT.
Toujours selon l’étude de la CGT, il serait inenvisageable, comme cela a été évoqué, de mettre à la disposition de l’Ecole des Chartes et de l’Institut National du Patrimoine (INP) des espaces jugés libres mais pourtant nécessaires au stockage des archives et des collections: « Pour mettre un terme définitif à l’actuelle conservation de documents dans des caves inondables ou sous des combles, pour offrir aux chartes scellées du Moyen Age l’espace nécessaire à leur préservation ou pour accueillir les actes notariés qui s’accumulent dans les études parisiennes depuis des décennies, les Archives Nationales doivent continuer à bénéficier de la totalité des espaces dont elles jouissent aujourd’hui sur leur site historique de Paris. » (p.3 du rapport)
Le déménagement de la moitié des kilométrages d’archives en Seine-Saint-Denis devait en effet autoriser le redéploiement des fonds de l’Ancien Régime, actuellement en souffrance dans des magasins impropres à la conservation, sous les combles et en sous-sol. A la source du conflit, les exigences du personnel et des conservateurs qui aspirent à une plus grande cohérence dans les conditionnements et à de meilleures conditions de conservation pour des documents anciens nécessitant des espaces adaptés.
Le kilométrage linéaire évalué par l’étude d’Agnès Magnien serait, selon la CGT, nettement insuffisant, ne tenant pas compte du rapatriement des archives faisant partie du Minutier Central ni de celui des documents non encore collectés. Il occulterait également des paramètres liés à la conservation des documents. Le rapport préconise une meilleure répartition des archives après la mise aux normes de certains espaces de stockage, des conditionnements, et après réaffectation de certaines sources conservées dans des endroits peu adaptés, comme sous les combles ou dans des zones inondables.
Aurélie Filippetti devrait statuer rapidement sur ce sujet épineux.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La CGT critique le projet de la directrice des Archives Nationales
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Archives Nationales - Hôtel Soubise commandé par Olivier de Clisson en 1371, agrandi au XVIè siècle par l'architecte Gabriel Soulignac - © Photo Ludovic Péron - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0