Algérie

La casbah d’Alger est toujours en attente de son plan de restauration

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 31 juillet 2013 - 552 mots

ALGER (ALGERIE) [31.07.13] – La casbah, quartier mythique d’Alger, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992 et comme site historique national en 1991. Depuis, selon l’AFP, le plan de sauvegarde et de restauration se fait toujours attendre.

La casbah « citadelle » en arabe, est le quartier mythique de la ville d’Alger. Sa stratification urbaine y est très dense et conçue sur un terrain à fort dénivelé. Ses habitations traditionnelles, ses hammams, ses palais ottomans, souks et mosquées confèrent au quartier un caractère unique, considéré comme un éminent exemple d’habitat traditionnel représentatif de la culture musulmane.

Cette partie de la ville est en danger depuis de nombreuses années compte tenu de son état de délabrement alarmant. L’état actuel de la casbah est en grande partie issu de la grande reconstruction du quartier datant du séisme de 1716. Les habitations n’y ont aucunes fondations et tiennent en s’adossant les unes aux autres. Aujourd’hui lorsque l’une s’écroule, les autres suivent et le problème n’a fait que s’aggraver avec les constructions et les réhabilitations réalisées par les habitants dans les années 1900 sans le contrôle de l’état. Les tremblements de terre, les inondations et les écroulements du terrain ont déjà détruit un tiers du quartier et la surpopulation actuelle n’est pas étrangère au délabrement de la casbah, qui compte actuellement près de 50 000 habitants.

Son inscription sur les listes du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis maintenant 20 ans ne semble pas avoir accéléré l’avancement du plan de sauvegarde décrété en 1993. En 2009 un accord de coopération entre le ministère de la Culture algérien et l'Institut de recherches archéologiques préventives (INRAP) a été signé, sous l'égide du Centre du Patrimoine mondial de l'UNESCO.

La procédure est actuellement en attente des avis des trois ministères algériens concernés tandis que le ministère de la Culture élabore le dossier technique. La réhabilitation (estimée à hauteur de 600 millions d’euros) doit concerner plus de 300 maisons et utiliser les parcelles vides pour de nouvelles constructions. Au delà du visible toutes les canalisations devront également être refaites. Le plan vise également à accompagner financièrement les habitants souvent désemparés face au coût de restauration de leur habitat.

La question du retour de l’emploi dans ce quartier d’Alger est également au cœur des réflexions car la casbah fut autrefois connue pour ses nombreux artisans (notamment l’artisanat du cuir et du cuivre). Aujourd’hui seul un commerce sur sept est encore en activité. Au delà des questions budgétaires qui tardent à se concrétiser, se pose la question du mode de réhabilitation du quartier. Certains, comme l’architecte Hamid Faïdi (urbaniste et lauréat l’an dernier du prix national d’architecture), prônent une réhabilitation moderniste, à partir de matériaux et de techniques modernes (acier, béton) et revendiquent la nécessité d’un véritable plan d’urbanisme confrontant le quartier à son évolution sur le long terme.

D’autres, notamment les habitants du quartier, se rattachent aux techniques traditionnelles de construction et à une démarche plus historiciste. Les techniques employées lors de la reconstruction du quartier après le séisme de 1716 pourraient notamment être réemployées car le savoir faire est toujours bien présent à Alger. Mais la qualité de ces techniques de construction à partir de briques pleines, de chaux, et des structures en rondins et rotules de bois ne semblent pas satisfaire toutes les inquiétudes.

Légende photo

Vue de la casbah d'Alger - © Photo Own work - 1970 - Licence CC BY-SA 3.0

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