Dossier

Madrid : le Prado sous le feu des critiques

Le Musée du Prado subit un feu roulant de critiques : alors que le quotidien El Mundo vient de publier le rapport d’une fondation privée dénonçant des malversations commises par le musée dans la gestion du legs Villaescusa, le concours international d’architecture en vue de son extension aurait peu de chances d’aboutir, selon deux de ses anciens directeurs, Alfonso E. Pérez Sánchez et Francisco Calvo Serraller.

Tous deux déplorent les pressions politiques sur la conduite des affaires culturelles, ainsi que les changements répétés à la tête du Prado et du Centro de Arte Reina SofÁ­a. Plutôt qu’un projet d’extension démesuré, le Prado a surtout besoin d’assurer une formation adaptée à son personnel et d’affirmer l’autonomie de son conseil d’administration vis-à-vis du pouvoir politique, conclut Alfonso E. Pérez Sánchez. De son côté, Thomas Llorens, conservateur de la Fondation Thyssen-Bornemisza, insiste sur le caractère complémentaire des collections dont il a la responsabilité avec celles du Prado et du Centro Reina SofÁ­a.

À la décharge du gouvernement, si des erreurs ont été commises ces dernières années, il faut rappeler que la ville et le pays ont dû se défaire d’un héritage de quarante ans de dictature et de plusieurs siècles d’isolement politique et culturel. La jeune et turbulente histoire du Centro de Arte Reina SofÁ­a, évoquée par Francisco Calvo Serraller, témoigne d’ailleurs de l’enthousiasme des années quatre-vingt dont l’art contemporain a profité en premier lieu.


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