PARIS - Après Elsa Sahal en 2008, Brigitte Zieger en 2009 et Françoise Pétrovitch en 2010, Antoine Dorotte a été désigné le 4 octobre au Bal, à Paris, comme le lauréat de la quatrième édition du Prix MAIF pour la sculpture 2011.
Ce prix lui permettra de voir couler en bronze la pièce proposée à l’appréciation du jury, composé notamment de Marie-Laure Bernardac, conservatrice chargée de mission pour l’art contemporain au Musée du Louvre, ou d’artistes telle Delphine Coindet. La MAIF conserve un exemplaire, un second revient à l’artiste, qui reçoit également le moule.
Cinq candidats avaient été retenus avant l’été parmi les plus de cent vingt dossiers reçus cette année, plusieurs galeries mais aussi l’École nationale supérieure des beaux-arts ayant relayé l’information auprès de jeunes artistes. Le jury s’est ensuite déterminé à partir d’un prototype réalisé, pour chaque « nominé », à l’échelle 1 de la pièce. À travers cette initiative, le mécène entend soutenir la création émergente autant que donner une nouvelle actualité au travail du bronze, une technique qui pourrait apparaître en décalage par rapport aux préoccupations et aspirations des générations contemporaines. Le défi a pourtant été relevé avec finesse et humour par Antoine Dorotte (né en 1976 et résidant à Rennes), dont la pratique, qui emprunte à une iconographie populaire (cinéma, bande dessinée), se situe à la croisée du dessin et de la sculpture.
Pas tout à fait un inconnu
L’artiste n’est pas tout à fait un inconnu puisque son travail, soutenu par la galerie ACDC à Bordeaux, a été présenté en 2009 dans le cadre des Modules du Palais de Tokyo, à Paris, et du Salon de Montrouge, ou, l’an dernier, lors de l’exposition « Dynasty » (ARC/Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Palais de Tokyo). Son œuvre Una misteriosa bola, sphère mi-animale mi-végétale, a été montrée au jardin des Tuileries dans le cadre de la Fiac, à Paris.
Top Roots, le projet qu’il a conçu pour l’occasion, reprend un motif qui lui est cher, celui du palmier, symbole de vacances au soleil qui recouvre une réalité moins réjouissante, celle de l’exploitation intensive de l’arbre pour l’huile de palme, avec les déséquilibres écologiques que cette culture entraîne. Le palmier nain qui sera fondu en bronze se tient ainsi inversé – déraciné. Il reposera sur ses feuilles, image désopilante d’une créature à trois pattes, ses racines retombant vers le bas telle une abondante chevelure.
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Le bronze pour Dorotte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°356 du 4 novembre 2011, avec le titre suivant : Le bronze pour Dorotte