Musées d’art du XXe siècle

En tête du classe-ment général des musées pour l’année 2010, le Centre Pompidou-Musée national d’art moderne (Mnam) est toujours situé loin devant les musées d’art moderne et contemporain représentés dans notre Palmarès. Pour la deuxième année consécutive, le Mnam enregistre plus de 3 millions d’entrées. Ce maintien  serait dû à l’augmentation de 2 % de la fréquentation des salles permanentes, compensant la légère baisse du nombre d’entrées enregistrées par les expositions temporaires, malgré le succès des rétrospectives « Soulages » et « Lucian Freud ». Au compteur des fréquentations, il apparaît que les musées parisiens conservent une longueur d’avance. Le Musée de l’Orangerie, qui accueillait au printemps 2010 une exposition « Paul Klee » organisée avec la Fondation Beyeler (Bâle, Suisse), occupe le deuxième rang des musées les plus visités, juste devant le Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Absent de ce classement, qui concerne les musées abritant un fonds, le petit frère lorrain du Centre Pompidou aurait mis à mal la suprématie parisienne en comptabilisant 800 000 visiteurs pour sa première année d’ouverture. 

Un nouveau critère : les « actions extérieures »
La deuxième place au sein des musées d’art moderne et contemporain (tous critères confondus) revient à un musée de région, nouvel entrant dans le classement, le LaM, à Villeneuve d’Ascq (Nord), rouvert en septembre 2010 après rénovation et agrandissement conçus par l’architecte Emmanuelle Gautrand. Le Musée d’art moderne, contemporain et d’art brut de Lille-Métropole, 15e au classement général, se démarque par ses bons résultats en termes d’accueil et d’accompagnement du visiteur. Il a enregistré près de 89 000 visiteurs en trois mois, un chiffre qui comporte une belle marge de progression si le musée situé à un carrefour européen parvient à attirer le public étranger, encore minoritaire parmi les visiteurs. Par rapport au classement 2009, les Abattoirs de Toulouse passent devant le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, en raison notamment de l’apparition d’un nouveau critère dans le classement, s’attachant aux « actions extérieures ». Sont ici concernées les opérations menées « hors les murs « par les institutions, domaine dans lequel les Abattoirs, qui comprennent en leur sein le Frac (Fonds régional d’art contemporain) Midi-Pyrénées, sont très actifs.

En 2010, le musée poursuivait ainsi sa politique de médiation dans les différents départements de la région, en mettant l’accent sur les quartiers sensibles, où sont organisées, dans les centres culturels et sociaux, des expositions spécifiques. Tandis que le Musée Matisse au Cateau-Cambresis (Nord) se maintient à sa 22e place grâce aux efforts soutenus en direction des scolaires, le Mac/Val, qui vient de fêter ses 5 ans, grimpe dans le classement grâce à une action scientifique couplée à une politique d’acquisition de qualité. Le Musée d’art contemporain du Val-de-Marne note aussi une augmentation de 25 % de sa fréquentation, en grande partie due à l’exposition de Christian Boltanski parallèlement à son intervention au Grand Palais pour Monumenta. Le Musée d’art moderne de Saint-Étienne et le Musée d’art contemporain de Lyon conservent également leur place en haut de la liste. Ce dernier comptabilise une hausse de ses recettes de 91 % en 2010. Un chiffre qui correspond à une année « hors biennale » (pendant laquelle le musée ne perçoit pas de droits d’entrée) et au succès de la rétrospective « Ben « dont le billet d’entrée est passé pour l’occasion de 6 à 8 euros.

Petits mais costauds, le Laac à Dunkerque (Nord), le Musée de l’abbaye de Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne (Vendée) ou le Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart (Haute-Vienne) – dont les expositions temporaires à petit budget brillent par leur qualité à l’exemple de la rétrospective consacrée à l’artiste engagé Gustav Metzger – restent bien placés malgré leur envergure moyenne.