Après avoir offert un drapeau à Cuba, Jean-Pierre Raynaud vient de se voir décerner le Prix Unesco de la promotion des Arts 2000-2001 pour sa participation à la Biennale de La Havane. Une cascade de circonstances qui pose à nouveau la question des liens entre l’art et la politique.
PARIS - Lors de son exposition à la Galerie nationale du Jeu-de-Paume, en 1998, Jean-Pierre Raynaud avait exposé un grand drapeau français monté sur châssis. Après avoir détruit sa maison en 1993, l’artiste s’est intéressé à la thématique des drapeaux dans une démarche qu’il qualifie volontiers de conceptuelle. Aussi, il y a un an, il a jeté son dévolu sur l’emblème cubain, «l’un de ces drapeaux en activité, comme un volcan, dans la mesure où Fidel Castro est encore au pouvoir», affirme-t-il. Après de multiples contacts, le Commandante a accueilli l’artiste à La Havane le 2 août, jour où son drapeau a été accroché au siège du Conseil d’État de la république de Cuba. Dans la foulée, Raynaud a été invité à participer à la Biennale de La Havane où il montre un ensemble de vingt drapeaux cubains. Dernier rebondissement, l’artiste s’y est vu décerner l’un des quatre Prix Unesco de la promotion des Arts, doté en tout de 20 000 dollars, et accordé par un jury présidé par Pierre Restany. Cet enchaînement de circonstances a consterné une partie des artistes cubains, sur place et à l’étranger. Raynaud se défend pourtant de ses intentions : “J’ai conscience d’avoir entre les mains des petites bombes qui peuvent aussi me claquer entre les doigts. Mais, je tiens à rester sur le terrain de l’art. La corde est raide, sachant que je suis dans le politique mais sans avoir de rapport ni de tendance. On ne peut pas me mettre d’un côté ou de l’autre de la situation.” Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples.
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L’art porte-drapeau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°116 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : L’art porte-drapeau