Située sur la Costa del Sol, à quelques kilomètres de Marbella, la station balnéaire de Málaga est prise d’assaut chaque été par une horde de touristes attirés par le soleil. Avec l’ouverture cette année de deux institutions – un Musée Picasso et un centre d’art contemporain –, la municipalité souhaite attirer une nouvelle clientèle, amatrice d’art, qui troquerait volontiers les serviettes de plage contre des audioguides.
MADRID - Loin d’être un haut lieu de la culture européenne, Málaga est surtout connue pour être le point de chute de millions de touristes, qui envahissent chaque année la Costa del Sol. Face à un centre-ville offrant peu d’attrait, ces cinq dernières années ont été marquées par les efforts menés par la municipalité pour améliorer son environnement urbain. D’importants investissements dans des projets culturels sont également censés insuffler une nouvelle vigueur à cette station balnéaire célèbre pour avoir été le lieu de naissance de Pablo Picasso.
Ainsi, le Centre d’art contemporain de Málaga est à l’image des nombreux nouveaux musées dont se dotent peu à peu les capitales régionales espagnoles. Ouvert depuis le 23 février, le centre, fort d’un espace d’exposition de 2 200 mètres carrés, est situé en centre-ville sur une ancienne place de marché en gros. Le directeur, Fernando Francés, assure que les expositions temporaires auront un accent international prononcé et ne tomberont pas dans le “quota pour l’art local” – un travers traditionnel des anciens musées d’art moderne en Espagne. Fernando Francés dispose d’un budget annuel de 2,4 millions d’euros, dont 150 000 euros seront consacrés aux acquisitions pour une collection permanente. Ce nouveau lieu a ouvert ses portes avec l’exposition “Art Collection, Neue Börse”, une présentation de la collection d’art de la Bourse de Francfort qui inclut des photographies d’Andreas Gursky, de Thomas Ruff et de Candida Höfer (jusqu’au 25 mai).
“El Picasso de los Picassos”
Grâce au généreux legs de Bernard Ruiz-Picasso et de sa mère, Christine Ruiz-Picasso, épouse du fils de l’artiste Paulo, le Musée Picasso de Málaga devrait quant à lui ouvrir ses portes en octobre, réalisant ainsi le rêve de l’artiste d’avoir un musée entièrement dédié à son œuvre dans sa ville natale.
La collection permanente devrait occuper le Palacio de los Condes de Buenavista, où se trouvait l’ancien Musée des beaux-arts, dont la collection est aujourd’hui conservée dans des réserves. Sur les 204 œuvres du musée, les donateurs en ont apporté 133, dont 14 peintures, 9 sculptures, 44 dessins et un cahier de croquis comprenant 36 dessins, 58 œuvres gravées et 7 céramiques. Sotheby’s a estimé la collection à 167 millions d’euros.
Le musée sera situé au cœur des vieux quartiers de Málaga et les autorités régionales ont l’espoir qu’il devienne une attraction touristique, ce qui aura évidemment des effets positifs pour la ville. D’après une étude portant sur les résidents locaux et les touristes espagnols et étrangers, la fréquentation annuelle pourrait s’élever à 700 000 visiteurs. Outre la collection permanente, le musée proposera des expositions temporaires, telle “El Picasso de los Picasso” (le Picasso des Picasso) qui rassemblera dès octobre des œuvres de l’artiste léguées par d’autres membres de la famille du peintre aux Musées Picasso de Paris et de Barcelone.
Jusqu’au 25 mai, Centro de Arte Contemporáneo de Málaga, calle Alemania s/n, tél. 34 952 120 055, tlj sauf lundi 10h-20h, www.cacmalaga.org.
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Du nouveau à Málaga
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°169 du 18 avril 2003, avec le titre suivant : Du nouveau à Malaga