PARIS
Par rejet de son pourvoi en cassation, l’actuel membre du comité de développement d’Artcurial a été condamné à quinze mois de prison.
PARIS - Le 10 mai, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Jacques Tajan et Roland Dumas dans l’affaire Giacometti relative à la gestion de la succession du sculpteur. L’arrêt de la cour d’appel de Paris du 16 février 2006 devient donc définitif en ce qu’il a condamné : Jacques Tajan, à quinze mois de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende pour abus de confiance aggravé et Roland Dumas, coupable de complicité de ce délit, à douze mois d’emprisonnement avec sursis et 150 000 euros d’amende. Le commissaire-priseur ainsi que l’ex-ministre et ancien président du Conseil constitutionnel doivent également verser solidairement 850 000 euros de dommages et intérêts à la fondation Annette et Alberto Giacometti.
Trésorerie artificielle
Les faits remontent au 11 juillet 1994, date de la vente aux enchères de plusieurs œuvres
d’Alberto Giacometti pour régler les frais de succession. Organisée par Jacques Tajan à la demande de Roland Dumas, exécuteur testamentaire de la succession, la vacation avait rapporté plus de 6,5 millions d’euros. Dans ses motifs de rejet, la Cour de cassation indique que « d’une part, Jacques Tajan a utilisé pendant plusieurs années les sommes revenant à la succession Giacometti afin d’alimenter le fonds de roulement de sa propre étude qui a ainsi présenté une trésorerie positive, réalisé des économies de frais financiers et amélioré ses résultats » et que « d’autre part, cette situation a été rendue possible grâce à un accord passé préalablement avec Roland Dumas, lequel a, en contrepartie, bénéficié d’honoraires [2,5 millions de francs, soit 380 000 euros] ne correspondant pas aux prestations réalisées ». Ce n’est que le 13 juillet 1999 que le solde de 8 millions de francs (1,23 million d’euros) a été versé à Me Hélène Da Camada, mandataire judiciaire provisoirement désignée par ordonnance du 1er juillet 1999. « La passivité observée pendant plusieurs années par Roland Dumas et l’empressement qu’il a en revanche manifestée, dès sa mise en examen en mai 1999, à faire désigner un mandataire pour administrer provisoirement la succession Giacometti témoigne encore la volonté de l’intéressé de perpétuer, autant qu’il a été possible, la situation créée de concert avec son ami Tajan au détriment de la succession Giacometti », avait noté la cour d’appel. Estimant « cette procédure bien longue », Me Olivier Baratelli, avocat de Jacques Tajan, a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme. « La vraie bonne nouvelle, c’est que l’on va pouvoir consacrer nos ressources à notre mission : les expositions et la recherche sur Giacometti », nous a déclaré Véronique Wiesinger, directrice de la Fondation Giacometti.
En octobre 2006, le fondateur de la maison Tajan a rejoint le comité de développement d’Artcurial et est devenu conseil de la maison de ventes coprésidée par Francis Briest et son fils François Tajan. Son arrivée n’avait pas fait l’unanimité auprès des associés de la société de ventes Artcurial…
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Jacques Tajan condamné
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°260 du 25 mai 2007, avec le titre suivant : Jacques Tajan condamné