LONDRES (ROYAUME-UNI) [09.10.17] - A Frieze London et Frieze Masters, la crainte d’un effet Brexit a été rapidement dissipée par de nombreuses ventes, dès l’ouverture aux VIP, le 4 octobre. La majorité des marchands relèvent la qualité de l’édition 2017 qui a fermé ses portes ce dimanche.
Le Brexit allait-il saper le moral des acheteurs ? Une certaine appréhension pesait cette année sur le déroulement de la 15e foire d’art contemporain londonienne, qui rassemblait 160 galeries de 31 pays et la 6e édition de sa jumelle - pour cette dernière, une sélection de 130 galeries vouées à présenter « 6 000 ans d’histoire de l’art ».
Il n’en a rien été. Place financière et plateforme internationale, Londres conserve sa superbe sans que son marché de l’art ne soit jusqu’ici impacté par la situation politique et économique consécutive au résultat du référendum de juin 2016. Que l’agence Moody’s ait abaissé la note de crédit du Royaume-Uni deux semaines avant l’ouverture de la foire ne semble pas avoir eu d’effet.
Dès l'ouverture aux VIP en « Preview access », le mercredi 4 octobre, les galeries ont conclu d’importantes ventes avec des collectionneurs venus d’Europe et du monde entier, notamment de grands collectionneurs américains, de retour sous les tentes de Regent’s Park. Au dire de plusieurs galeristes, à Frieze London et Frieze Masters, les acheteurs ne sont pas britanniques ; tout en ayant pour certains d’entre eux une résidence sur les bords de la Tamise. A côté des Nord-Américains figurent en bonne place des fortunes d’Amérique latine, européennes, asiatiques, russes ou du Moyen-Orient.
A Frieze London comme à Frieze Masters, les premières heures ont été décisives. Hauser & Wirth a cédé un tryptique représentant une scène d’orgie pour le moins explicite de Richard Artschwager de la fin des années 1960 pour 2,8 millions de dollars. Une toile de Daniel Buren de 1965 est partie pour 1,5 million d’euros chez Nahmad contemporary, dont le stand muséal présentait des œuvres de Picasso, Miro, Basquiat, Magritte, Tanguy, Warhol et un exceptionnel Gustave Moreau peint en 1893, exposé au Louvre en 1961. Rush également chez Pace et Gagosian. Même satisfecit du côté de David Zwirner. A Frieze London, le stand de la galerie était « sold out » à midi le premier jour. Du jamais vu. Beau succès notamment pour la peinture. Un Luc Tuymans (900 000 dollars US) et un Kerry James Marshall (1 million de dollars US) ont été vendus à d’importantes fondations européennes. A Frieze Masters, l’enseigne new-yorkaise a cédé un très beau Josef Albers pour 2 millions de dollars.
Alors que la foire touchait à sa fin, l’ambiance était toujours à l'optimisme et à la confiance. Une foule dense a fait le déplacement pour visiter la manifestation durant tout le week-end, assister à des « talks » et performances parfois hautes en couleur. Suivant les ventes des premières heures, de nombreuses galeries avaient pris de nouveaux contacts et confiaient être sur le point de concrétiser des « deals » avec des acheteurs dont la présence à Londres coïncidait avec les grandes ventes et plusieurs expositions majeures. Parmi celles-ci, la rétrospective consacrée à Jasper Johns à la Royal Academy of Arts et la tout aussi remarquable exposition Basquiat au Barbican, la première jamais organisée dans la capitale britannique.
Last but not least, la promenade bucolique à Regent’s Park avec « Frieze Sculpture », nouvelle extension commerciale en extérieur de la foire. En tout, 24 pièces monumentales installées depuis l’été sur les pelouses verdoyantes du très chic parc londonien. Au milieu des écureuils et autres bouledogues anglais promenant leurs maîtres le long des allées : ici, un arbre blanc en aluminium signé Ugo Rondinone, là, des œuvres de Tony Cragg, Alicja Kwade, Bernar Venet ou encore John Chamberlain. Nature et culture. De quoi rendre le rendez-vous automnal encore plus attractif.
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À Frieze Art Fair, le marché de l'art bat son plein
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Le triptyque de Richard Artschwager vendu par la galerie Hauser & Wirth
Photos LeJournaldesArts.fr