GRENOBLE (ISÈRE) [28.06.16] - Les syndicats de la police grenobloise réclament des poursuites judiciaires pour \"outrage\" contre une oeuvre d'art urbain jugée \"anti-police\", qui a été recouverte de tags durant la nuit, a-t-on appris mardi.
"On aimerait qu'il y ait un dépôt de plainte car il y a un outrage évident", a déclaré à l'AFP Valérie Mourier, secrétaire départementale d'Alliance, qui a précisé que cette éventuelle action se ferait au niveau des instances nationales de son syndicat.
"On a demandé au ministre de l'Intérieur de porter plainte pour outrage", a indiqué pour sa part Yannick Biancheri, du syndicat Unité SGP Police FO, en parlant d'une "image scandaleuse et honteuse".
Les syndicalistes ont indiqué qu'ils devaient être reçus mercredi par le procureur de Grenoble. "Mais au début de l'affaire, il nous a clairement dit qu'il n'y avait pas d'infraction", a reconnu Mme Mourier.
Due à l'artiste Goin (www.goinart.net), cette fresque représente une femme à terre, tenant un drapeau bleu-blanc-rouge effiloché, frappée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit "49-3". La femme est accoudée sur les livres "1984" de Georges Orwell et "Le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley.
Mardi matin, la fresque avait été recouverte de dessins de phallus, le mot "police" sur le dos des agents était noirci ainsi que le titre de l'oeuvre "L'Etat matraquant la liberté". Enfin, le tag "Stand up for the french police" ("Levez-vous pour la police française") a été ajouté, en clin d'oeil à une vidéo qui a fait fureur sur les réseaux sociaux (Youtube) où l'on voyait des supporters irlandais à Bordeaux chanter à la gloire de la police française.
Cette fresque a suscité de nombreuses condamnations de parlementaires de droite comme de gauche, l'ancienne ministre (PS) Geneviève Fioraso en demandant le retrait, de même que le préfet de l'Isère Lionel Beffre.
Le maire de Grenoble Eric Piolle (EELV), qui subventionne le festival dans le cadre duquel l'oeuvre a été réalisée, a refusé de l'effacer au nom de la liberté d'expression "que nous défendons tous" et "que la police a défendu après les attentats contre Charlie Hebdo". Quant à l'artiste Goin, il a assuré dans les colonnes du Dauphiné Libéré que sa fresque n'était pas "anti-flic" mais illustrait "la violence que représente le 49-3 sur notre démocratie".
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Fresque controversée : les syndicats de police veulent des poursuites
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