Frédéric Castaing : « Le Grand Palais nous a apporté 18 000 visiteurs l'an dernier »

Par Marie Maertens · lejournaldesarts.fr

Le 17 avril 2008 - 636 mots

PARIS [18.04.08] - Frédéric Castaing, président du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM), répond aux questions de notre journaliste Marie Maeertens à l'occasion de l'ouverture du Salon du Livre Ancien au Grand Palais.

L’arrivée du SLAM au Grand Palais, il y a deux ans, a-t-elle changé la vision du public sur la librairie ancienne ?
Le livre ancien, mais aussi les autographes, les manuscrits ou les photographies anciennes, jouissent d’un potentiel énorme, mais souffraient d’un manque de visibilité. Le Grand Palais nous a permis de montrer ce que nous sommes réellement, c’est-à-dire une profession ancienne, avec ses traditions et son histoire, un acquis essentiel, mais qui possède également tous les atouts pour se projeter dans l’avenir. Nous sommes des gens d’expérience, mais aussi de passion, nous véhiculons des émotions fortes à travers ce que nous vendons.
Le Grand Palais a été un coup de projecteur sur une profession mal connue, presque clandestine. Il a favorisé les vocations et de jeunes libraires viennent depuis à ce métier. L’effet Grand Palais nous a apporté 18 000 visiteurs l’an dernier et a élargi considérablement le cercle de nos clients, en particulier chez les jeunes générations. Nous avons vu venir des étudiants, des lycéens.

Qui sont les clients du salon ?
Le livre ancien couvre un champ des connaissances tellement important, une gamme si large de passions et d’émotions, qu’il n’y a pas de typologie possible. Cependant, mon rôle de président du SLAM est de faire en sorte que cette manifestation, événement commercial et culturel, serve à toute la profession. Un questionnaire va donc être diffusé auprès des visiteurs du Salon, que nous espérons au nombre de 20 000 cette année. Il nous permettra de faire une « radiographie » des amateurs de livres, afin de mieux cerner ce qui les intéresse. Qu’attendent-ils de nous ? Quels sont leurs goûts ? Souhaitent-ils des catalogues ou des expositions ? Pourquoi sont-ils attirés par un libraire ? Le résultat de cette enquête sera diffusé à l’ensemble de nos adhérents.

Quelle est l’évolution du marché du livre ancien ?
Paris demeure la première place mondiale du livre et son salon devient le plus important au monde, devant New York. Ce marché est en réalité très homogène, car il n’y a pas d’effet de mode quand on vend des œuvres de Voltaire, Diderot, Rousseau ou Flaubert. Toutefois, le marché s’ouvre à de nouveaux secteurs propres au vingtième siècle comme le cinéma ou la bande dessinée. Il est vrai que nous devons accompagner, aussi, les nouvelles générations qui n’ont pas les mêmes préoccupations. Cependant, les ouvrages que nous vendons ont leur place dans l’univers mental, émotionnel et culturel de ce jeune public.

Le SLAM va-t-il rester au Grand Palais ?
Je dois mentionner que le livre ancien a dû batailler pour obtenir sa place au Grand Palais. J’avais alors fait valoir l’importance culturelle du livre qui est à la base de notre civilisation, de nos connaissances, et qui représente un point d’appui pour comprendre l’avenir. Notre place est aujourd’hui assurée, reste le problème des dates. Or, nous devons faire comprendre que nous ne pouvons pas être une variable d’ajustement et que la vocation culturelle du Grand Palais implique la présence du SLAM du livre ancien.
Chaque année, nous invitons une institution publique. Cette année, il s’agit de la Bibliothèque nationale de France. Notre enjeu pour 2009 sera d’accueillir la Bibliothèque nationale du Québec, ce qui serait formidable car nous demeurerions dans la francophonie, tout en nous élargissant à l’international. Mais cette dernière ne viendra que si nous sommes programmés aux mêmes dates. Alors je lance un appel au président de l’établissement !

SALON INTERNATIONAL DU LIVRE ANCIEN

du 18 au 20 avril 2008
de 11h à 20h - prix d'entrée 8 euros
GRAND PALAIS
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Site Internet : www.salondulivreancienparis.fr/

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Frédéric Castaing © Frédéric Marigaux pour L'OEIL

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