Frédéric Castaing, un homme de lettres engagé et polarisé

Et grâce à son œil exercé et à l’extra­ordinaire base documentaire de la maison Charavay, la plus ancienne maison d’autographes du monde (créée en 1830 !) dont il est l’héritier, il est devenu l’un des plus grands experts dans le domaine. Petit-fils de Madeleine Castaing, la célèbre décoratrice antiquaire et protectrice de Soutine, Frédéric a ouvert sa propre voie. D’abord professeur d’histoire, il décide en 1980 de partir aux États-Unis afin de bâtir un catalogue d’autographes d’auteurs américains dont Faulkner et Hemingway.

Car sous un physique de dandy intellectuel, l’homme est volontaire et bouillonnant. On a du mal à imaginer que ce marathonien et triathlète est trois fois grand-père. Il tient de son père, plusieurs fois député-maire, la notion d’engagement dans la vie publique. Il raconte avec pudeur les tortures physiques infligées par la police de Jaruzelski lorsqu’il tenta d’exfiltrer les documents d’un militant de Solidarnosc. Aujourd’hui président du Syndicat de la librairie ancienne, il s’enthousiasme pour le prochain salon du Slam pour lequel il s’est battu avec succès pour qu’il ait lieu au Grand Palais. Il trouve encore le temps d’écrire des romans policiers. Une thérapie selon lui. Une façon de laisser une trace écrite dans l’histoire. Lui aussi…