VERSAILLES
Le château de Versailles a collecté pour cette rétrospective plus de 300 œuvres du monde entier.
Versailles (Yvelines). Cadre des épreuves d’équitation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le château de Versailles présente une exposition sur le cheval de la Renaissance au début du XXe siècle. Sous le commissariat de Laurent Salomé et Hélène Delalex, près de 300 œuvres ont trouvé place dans le parcours de visite du château. L’abondance des prêts d’institutions françaises et étrangères et de collectionneurs privés permet un survol large et international du sujet, depuis les portraits de montures royales et impériales jusqu’aux modèles anatomiques de l’École vétérinaire d’Alfort. Un tel ensemble ne sera sans doute plus réuni avant longtemps.
Dans la Galerie des Glaces trône le Portrait équestre de Léopold de Médicis [voir ill.], futur cardinal romain (vers 1624-1625) par Justus Sustermans. Il représente un petit garçon en costume d’apparat monté sur une jument andalouse grise dotée d’une immense crinière. L’œuvre, peu connue, a été repérée par Hélène Delalex dans une petite chambre du château de Konopišté en Tchéquie. Hautement instagrammable, même si les reflets sur sa boîte sécurisée sont gênants, elle s’impose comme « la Joconde » de cette exposition. La splendeur des chanfreins, pièces des armures de chevaux protégeant la tête, et les chefs-d’œuvre d’orfèvrerie présentés dans les Salons de la Guerre et de la Paix adjacents devraient inciter les visiteurs à entrer dans le parcours pour admirer par exemple un Heaume de parade (1575-1585) français prêté par le Musée Reali de Turin, des Étriers (1623) d’argent doré dus à l’orfèvre Daniel Kellerthaler de Dresde ou le Harnachement du Gaillard offert par Louis XIV à Charles XI de Suède.
Si un dessin de Léonard de Vinci appartenant au roi Charles III d’Angleterre, Les Proportions du cheval (vers 1480), et la toile Lady Godiva (1880-1898) de John Collier venue du château de Coventry sont des icônes, les œuvres sont souvent moins célèbres. C’est le cas de Walkyrie (1920) une petite sculpture de Claire Collinet conservée à Salamanque. La fin de ce qui fut un âge du cheval est symbolisée par un poignant bronze en provenance de Stockholm, Waiting Their Turn (1902) de la Suédoise Märta Sparre Améen.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°638 du 6 septembre 2024, avec le titre suivant : Versailles célèbre la civilisation du cheval