C’est un terme si couramment employé que l’on a pratiquement oublié son sens premier. À l’origine, l’âge d’or désignait un moment spécifique de la mythologie antique, la brève période où l’homme aurait vécu en parfaite harmonie avec la nature et les dieux et où, plus largement, toutes les espèces auraient cohabité paisiblement sous le signe de l’abondance.
Ce fantasme d’une humanité heureuse n’a évidemment cessé d’inspirer les artistes, chaque génération y projetant les préoccupations de son temps. Oublié au Moyen Âge et éclipsé par le récit assez similaire du paradis chrétien décrit dans la Genèse, le mythe refait massivement surface à la Renaissance. Sa redécouverte alimente les réflexions morales et philosophiques et offre un vivier iconographique aux peintres qui posent les jalons de sa codification visuelle. Pour la postérité, l’âge d’or prend les traits d’un lieu idyllique où le lait et le nectar coulent à flots, et où évoluent des femmes et des hommes nus formant des rondes et s’enlaçant. Cette image du bonheur idéal persiste au fil des siècles mais change de connotation. Pour les avant-gardes du tournant du XXe siècle, ce passé fantasmé se mue ainsi en avenir utopique et se teinte de revendications politiques. Le Musée Courbet revisite ce rêve du paradis perdu à travers une sélection de 70 œuvres provenant des principaux musées français. Les tableaux anciens signés Brueghel, Vasari et Zucchi dialoguent avec des ténors de l’art moderne, d’Ingres à Signac ou Denis.
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Une exposition paradisiaque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Une exposition paradisiaque