Un homme averti en vaut deux : en exergue au catalogue de l’exposition Combas au Mac de Lyon, le lecteur est prévenu que « la profusion d’images publiées dans cet ouvrage risque de provoquer maux de crâne, vertiges et malaises » et qu’il convient en conséquence de le « consulter avec modération ».
Si « profusion » et « vertige » sont aussi les mots les plus appropriés pour qualifier l’exposition lyonnaise, celui de « modération » est impensable tant l’art de Combas ne peut s’appréhender que goulûment. Il y va toujours en effet d’un plaisir des sens qu’il ne faut en aucun cas réfréner sinon à passer à côté du propos de l’artiste. L’art de Combas relève d’un principe d’invasion, il faut donc se laisser envahir, jusqu’au débordement. Ce n’est qu’à cette condition qu’on en prend la pleine mesure et c’est ce que produit l’exposition dont la scénographie emporte le visiteur dans un heureux tsunami d’images, de mots et de sons. C’est dire si elle est pleinement réussie. Pas un moment de répit : le regard ne cesse d’y être sollicité, la pensée y vagabonde, la couleur coule à pleins flots, le dessin erre, la musique enveloppe le tout.
Ce qui fonde la démarche de Combas, c’est le rythme, cette forme de trépidation vitale, quasi existentielle, qui le dirige vers la toile comme vers le micro, vers le papier comme sur la scène, pour clamer sa vision du monde, ses angoisses, ses impatiences, ses fantasmes, ses amours, ses joies et ses doutes. Qu’il dessine, qu’il peigne, qu’il sculpte ou qu’il chante, c’est dire si l’art de Combas est fondamentalement requis par l’humain.
« Robert Combas. Greatest Hits », Musée d’art contemporain (Mac), Cité internationale, 81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon (69), www.mac-lyon.com
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Un tsunami de Robert Combas
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : Un tsunami de Robert Combas