Si le style caravagesque a rayonné dans toute l’Europe, Paris y est resté imperméable. Suivant l’exemple du milieu artistique officiel romain, la cour de France adopte dès le début du XVIIe siècle l’idéal classique.
En revanche, à Toulouse, Narbonne et Le Puy, l’influence du maître est sensible. On doit vraisemblablement l’introduction du caravagisme en France à l’artiste flamand Finson, qui, lors de son passage dans le Sud de la France, aurait montré des copies et des originaux du maître lombard à des amateurs. Les Toulousains ont fondé un foyer régional dont le représentant le plus connu est Nicolas Tournier. Ce « temps du caravagisme », tel qu’il est envisagé dans l’exposition, commence avec l’arrivée à Rome du Caravage en 1591, pour se terminer, à la mort de Georges de La Tour et Jusepe Ribera, en 1662.
Entre ces deux dates, le contexte est favorable dans la région à une effervescence artistique. L’accession au trône de France d’Henri IV met fin à trente ans de guerre civile et ouvre une période de reconstruction des édifices, propice au renouvellement des grands décors. Guy François est le premier artiste français à s’être intéressé à l’œuvre du Caravage. Originaire du Puy-en-Velay, il est signalé à Rome en 1608 dans l’entourage de Carlo Saraceni et de Guido Reni. Outre les toiles de Guy François, Nicolas Tournier et Jean François, l’exposition met aussi en lumière des artistes pour qui le caravagisme n’a été parfois qu’une expérience. Pour Jean Chalette, il ne touche qu’une infime partie de son travail, tandis que Jacques Boulbène et Charles Galleri restent encore très ancrés dans l’esthétique du siècle précédent.
TOULOUSE, Musée Paul Dupuy, 13, rue de la Pleau, tél. 05 61 14 65 50, 13 décembre-18 mars, cat. éd. Somogy/Musée Paul Dupuy, 264 p., 30 euros.
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Toulouse au temps du caravagisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : Toulouse au temps du caravagisme