À l’occasion des dix ans du Centre Pompidou-Metz, Susanna Fritscher (née en 1960) est invitée à investir une des galeries du musée.
Elle s’empare de l’immatériel (l’air, la lumière et le son) pour habiter l’espace dont les deux baies vitrées ouvrent, de part et d’autre, sur la ville. Dans ce « tunnel », elle présente une installation immersive d’une grande délicatesse, dialoguant avec l’architecture du lieu et la ville environnante. La plasticienne autrichienne invite le spectateur à déambuler dans une sorte de « grand nuage », selon ses propres termes, fait d’une forêt de longs fils de silicone fixés au plafond et se déposant sur le sol. Les bouches d’aération du musée, placées dans le sol, font légèrement ondoyer les fils et miroiter la lumière, créant une atmosphère instable. Cette subtile chorégraphie, visant à donner corps à l’immatériel, est accompagnée d’un travail sonore réalisé à partir des flux d’air et de tubes installés au sol. Dans l’optique d’évacuer toute forme de narration, Susanna Fritscher a créé un système son émanant de l’architecture, aléatoire, et à rebours de toute musicalité. Les visiteurs sont invités à se fondre dans cet environnement total et à faire l’expérience, à la fois fascinante et déstabilisante, de l’immatériel et de l’incertitude inhérente à la vie humaine. Délicate et poétique, cette œuvre est une immersion efficace dans un univers versatile ouvrant à tous les possibles.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Susanna Fritscher envoûte le Centre Pompidou
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Susanna Fritscher envoûte le Centre Pompidou